Les migrants ne sont pas un problème mais un don
Le Saint-Siège au IIème Forum mondial sur migrations et développement
ROME, Jeudi 6 novembre 2008 (ZENIT.org) -
« Les migrants ne sont pas seulement un problème, mais un don pour nos sociétés », a affirmé mercredi 29 octobre, Mgr Agostino Marchetto, chef de la délégation du Saint-Siège au IIème forum mondial sur les migrations et le développement, qui s'est déroulé à Manille (Philippines), les 29 et 30 octobre 2008.
Le prélat, secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, est intervenu en soulignant qu'avoir inséré dans l'ordre du jour un débat sur les relations entre migrations internationales, développement et droits de l'homme « constitue la reconnaissance visible que le respect des droits humains des migrants est essentiel si l'on veut que l'humanité bénéficie pleinement des migrations internationales ».
Cela, a-t-il ajouté « est vrai non seulement pour les personnes qui émigrent, mais également pour les pays qui les envoient ou les accueillent », et cela veut dire aussi « que tous les migrants, quel que soit leur statut, ont le droit de jouir des droits humains et qu'une attention particulière doit être portée afin d'éviter les discriminations et de protéger les migrants les plus vulnérables, tels que les femmes, les mineurs non accompagnés, les personnes âgées et les handicapés ».
« Les migrants ne sont pas seulement un problème, mais un don pour nos sociétés, a-t-il observé. Ils nous aident dans notre travail, nous obligent à ouvrir nos esprits, nos économies et nos politiques, et nous encouragent dans la recherche de nouveaux modèles. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons remporter ce défi et ouvrir notre monde actuel à l'avenir dont nous voulons tous jouir ».
Le prélat a rappelé qu'il existe déjà des traités qui contiennent « un profond engagement » en vue de protéger les réfugiés, les apatrides, les travailleurs immigrés ainsi que les membres de leurs familles, et les personnes victimes de l'immigration clandestine et du trafic de personnes.
« Il s'agit, a-t-il constaté, de mesures multilatérales fondamentales visant à assurer le respect des droits et des libertés fondamentales des migrants, qui sont autant de facteurs, et c'est là l'un des objectifs de notre forum, liés au développement ».
Pour cette raison , il est nécessaire de défendre le « noyau fondamental de valeurs, et donc de droits, mais également de devoirs et de responsabilités, y compris le besoin de promouvoir la dignité humaine et la justice, sans imposer de relativisme culturel ni d'impérialisme culturel, et dans la pleine reconnaissance des principes de subsidiarité et de solidarité ».
L'application concrète de ces valeurs, a souligné Mgr Marchetto, « représente un facteur essentiel pour assurer le succès des politiques gouvernementales dans ce domaine ».
Le prélat a ensuite rappelé « que toute forme de migration temporaire et circulaire ne devrait jamais servir de prétexte pour éviter le plein respect des droits des migrants, et de façon spécifique, leur droit à la réunification familiale, leur droit à la reconnaissance de leur contribution au développement, tant à travers leur travail et qu'à travers les économies qu'ils envoient dans leurs pays ».
L'élément économique, a-t-il dit, est particulièrement important parce que derrière le développement se cache souvent la pauvreté.
« Discrimination, violence, restrictions des libertés personnelles et collectives, sont des réalités qui sont communes tant aux migrations qu'à la pauvreté, a souligné le représentant du Saint-Siège. Toutes deux sont liées, entre autres aspects, dans la formation de groupes fermés, qui empêchent la rencontre et le dialogue, et privent les personnes de l'enrichissement et de l'échange réciproques, de l'intégration et de la réciprocité, de la compréhension et du bénéfice commun ».
Pour réduire le facteur pauvreté, le prélat propose que les gouvernements créent des conditions telles que les migrations ne soient jamais « la seule option qui reste aux personnes afin de trouver un travail et de mener une vie sûre et digne ».
« Davantage d'occasions de travail devraient être créées dans le pays d'origine et toutes les politiques de migrations qui minent les fondements de la société, en particulier la famille, qui constitue sa cellule de base, devraient être évitées ». Et il ajoutait : « Les avantages potentiels de l'émigration sont mis en échec par les problèmes qui apparaissent particulièrement dans les familles exposées au risque de la désintégration ».
De la même manière, a-t-il conclu « la réunification des familles représente le meilleur moyen de promouvoir l'intégration des immigrés et d'éliminer de nombreux problèmes, en particulier ceux liés à la sécurité et à l'ordre public ».
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