Silence ils meurent
(trouvé sur Atlantico ce 21/3/2018)
La chute d'Afrin :
le
déshonneur de l'Occident !
Comme Munich
en 1938 notre indifférence et notre inaction face au massacre des Kurdes
demeurera une tache indélébile sur notre histoire.
Ils meurent
et nous n'avons rien dit. Ils souffrent et nous n'avons rien fait. Ils
appellent au secours et nous sommes restés sourds. Avons-nous menacé Erdogan et
Poutine ? Avons-nous saisi le Conseil de Sécurité pour les faire condamner ?
Pourquoi
Erdogan ? Parce que ce sont ses troupes et ses supplétifs arabes,
particulièrement barbares, qui, pénétrant en territoire syrien, ont envahi
l'enclave kurde d'Afrin. Pourquoi Poutine ? Parce que sans son aval l'aviation
turque n'aurait jamais pu faire des trouées sanglantes dans les rangs kurdes.
En effet la
Russie contrôle étroitement le ciel syrien. Elle y a des bases aériennes, des
avions, des radars. Quand l'aviation israélienne bombarde en Syrie des bases du
Hezbollah, faisant quelques morts, les Russes sont toujours discrètement
prévenus. Leurs avions restent au sol et leurs radars deviennent aveugles.
Quand l'aviation turque décolle pour tuer des milliers de kurdes les Russes en
sont également informés.
Ils ferment
les yeux et, complices, laissent faire. Et nous ? Rien. Pas un mot. Pas une
protestation. Je comprends bien qu'on ne va pas bombarder les Turcs et les
bases russes. Mais les sanctions commerciales et financières ça existe. Les
saisies des comptes bancaires des responsables turcs et russes des opérations
aussi.
Mais on ne
va quand même pas trop se fâcher avec Erdogan et surtout avec Poutine. Avec
quelques gémissements plaintifs nous lui avons permis, en pleurnichant, de
dévorer la Crimée et d'avaler le Donbass. Pourquoi se gênerait-il? Et pourquoi
Erdogan se gênerait-il ? A notre demande il garde chez lui, moyennant une
énorme rançon, des centaines de milliers de migrants dont nous ne voulons pas.
La tranquillité ça se paye…
Une voix,
une seule, s'est élevée en France pour dire la vérité. Celle de François
Hollande. Dans une interview au Monde, dont les médias paresseux n'ont retenu
que quelques piques contre Macron, il a dit ce qu'il fallait dire. Que "si
la Russie menaçait elle devait être menacée". Que les Kurdes étaient un
grand peuple et qu'ils s'étaient battus contre Daech pour leur liberté et pour
la nôtre.
Que n'a-t-il
trouvé ces mots-là quand il était président de la République ? Quant à nous, la
France, l'Europe, l'Occident méditons encore une fois la célèbre phrase de
Churchill au lendemain des honteux accords de Munich. "Vous avez voulu la
paix dans le déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre".
Non, nous n'aurons pas la guerre. Car nous ne faisons pas la guerre : les
Kurdes la font pour nous.
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