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mardi 23 septembre 2008

RAPPORT DE FORCES PRODUCTEURS/COMMERÇANTS Un enjeu de développement


Droit dans les yeux


RAPPORT DE FORCES PRODUCTEURS/COMMERÇANTS

Un enjeu de développement

Tout récemment, en France, les producteurs de lait se sont vus imposer par les industriels de la filière une baisse unilatérale du prix d’achat du lait. Réaction immédiate des producteurs qui bloquent les usines des industriels, les contraignent à des négociations, obtiennent une augmentation des prix et cherchent à mettre en place aujourd’hui un mécanisme de fixation des prix qui respecte les intérêts de chacun.

Ici, au Burkina, les "cartels" de commerçants, les "ententes illicites" et les "monopoles" tuent tout simplement de nombreuses filières de production ou contraignent les producteurs à vendre leurs produits, à des prix non rémunérateurs ou même en dessous des coûts de production.

Nos autorités ont choisi le système libéral pour gérer le pays, en imposant à tous "les lois du marché" et de la "libre concurrence". Mais le drame, c’est qu’elles n’ont ni les moyens, ni le courage, ni la volonté de faire appliquer le minimum des règles mêmes de ce système : interdiction des cartels, des monopoles, des ententes illicites, de la concurrence faussée… Les liens très étroits (personnels et structurels) entre le monde politique et le monde des affaires semblent au contraire favoriser ce genre de pratiques qui s’apparentent plus à la "loi de la jungle" qu’au "commerce libéral".
Il en a été ainsi de la filière sésame, il y a quelques années, où les producteurs réunis en cartel avaient carrément stoppé la production, tant les prix proposés étaient loin des coûts de production. Aujourd’hui, la filière est mieux organisée, a d’autres alternatives et peut mieux défendre ses intérêts.

Il arrive à certains commerçants burkinabè de se plaindre auprès des autorités pour reprocher à des opérateurs étrangers d’acheter directement sans passer par eux. Beaucoup de commerçants n’ont en effet pas encore compris que leur intérêt était de « partager » les bénéfices avec les producteurs et non de faire de grosses opérations spéculatives qui rapportent « du coup », mais laissent toute la filière dans la déroute.

Je ne parlerai pas du commerce des peaux… où les prix d’achat sont évidemment à la baisse. Quels recours ont les fournisseurs dans la situation que l’on connaît ?

Et qu’en sera-t-il des céréales quand les producteurs auront produit en quantité ? Quelles mesures seront utilisées pour mesurer leurs récoltes ? Quels prix rémunérateurs leur seront-ils proposés ? Pourront-ils manger, se soigner et envoyer leurs enfants à l’école avec le fruit de leur travail ? Alors que d’autres, avec le fruit de leurs mesures truquées et de leurs opérations frauduleuses, se constituent des fortunes. A quand "des mesures universelles" pour mesurer le grain ? N’est-ce pas le rôle "régalien" de l’Etat, même en régime libéral !

Dans un tel contexte, le grand défi pour les organisations paysannes est:
- soit de contrôler toutes leurs filières de production, de A à Z, (production, transport, transformation, commercialisation) sans passer par les commerçants dont ils auraient désespéré,
- soit d’instaurer – avec l’appui des structures d’Etat comme arbitres – des mécanismes de fixation des prix qui respectent les intérêts des uns et des autres.

On est très souvent découragé de voir que la seule loi du plus fort, la loi de la jungle, la loi des cartels, monopoles et ententes illicites est en vigueur contre les producteurs, qui, à la récolte de leurs produits, n’ont plus que leurs larmes pour pleurer devant la rapacité de certains commerçants.

Dans ces conditions, un vrai développement n’est pas pour demain.


Père Jacques Lacour,
jacqueslacourbf@yahoo.fr

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mercredi 3 septembre 2008

Campagne agricole 2007


La campagne agricole 2007-2008 serait excédentaire http://ramses1.blog4ever.com/blog/lirarticle-66434-514006.html

Ce 7 novembre 2007, lors d’une conférence de presse, le ministre d'Etat, ministre de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources halieutiques a affirmé que la campagne agricole 2007-2008 serait excédentaire de plus de 700 mille tonnes.

Pour lui, la saison pluvieuse a été équilibrée sur l’ensemble du territoire alors il n’y a pas de quoi s’inquiéter d’une probable famine. Pourtant nombreux sont les paysans qui témoignent de la mauvaise saison pluviométrique et agricole. Ils ont à peine récolté de quoi nourrir leur famille pendant deux bonnes semaines.

Il y a quelques années de cela, le gouvernement avait assuré les Burkinabé et la communauté internationale que les récoltes avaient été excédentaires et qu’il n’y aurait pas de famine au Burkina. Puis la réalité a été tout autre. La ''famine'' a bien ravagé les populations, pire, des indélicats ont détourné les aides destinées à cette population.

Ramata SORE



Article ajouté le 8-11-2007

Commentaires

Père Jacques LACOUR site : http://fr.360.yahoo.com/jacqueslacourbf | le 2007-11-08 à 12:08:01
Depuis des années (depuis que l'Etat refuse d'intervenir), l'indicateur le plus fiable au Burkina pour savoir si la récolte est bonne ou non, c'est le prix du sac de maïs sur les marchés (dans la mesure où il n'existe aucun facteur de régulation): s'il s'effondre en octobre/novembre, c'est que la récolte est excédentaire; s'il se maintient, ou pire, augmente, cela signifie que la récolte est déficitaire... et qu'il continuera à monter. Je suis étonné que l'on attende le résultat de toutes ces nombreuses études pour réagir et prévenir éventuellement les drames qui se profilent... Tous nos dirigeants qui ont fait le choix du "néo-libéralisme" économique et qui laissent faire les marchés... devraient être plus attentifs aux indicateurs de ces marchés pour anticiper leur politique et cette année, le prix du sac de maïs a tendance à monter!

(Mon collègue, Maurice Oudet, me corrige en me disant que, si l’écart de production entre les régions est grand, et si on y ajoute les besoins des villes de Ouaga et Bobo, c’est une opportunité excellente pour les commerçants qui peuvent spéculer sans frein, puisque l’Etat n’intervient plus… mais cela ne confirme pas forcément un tel excédent)


dimanche, 11 novembre 2007