lundi 21 décembre 2009

réfugiés afghans: cette guerre n'est pas leur guerre!



Non, cette guerre n'est pas la leur!



Ainsi donc, les gens de l’UMP ont osé, osé dire des choses abominables

Indécentes, écœurantes :


«Je trouve un petit peu indécent que l'on s'apitoie sur leur sort, quand au même moment nos soldats se battent pour leur liberté. S'ils étaient des hommes, ils se battraient aussi pour leur liberté, sur leur territoire» le député Lucca.


«Les exilés Afghans (sic) feraient mieux d'aller faire la guerre chez eux»


Mais attention ! Cette guerre n’est pas leur guerre, ce n’est pas eux qui l’ont déclenchée…

C’est nous qui l’avons déclenchée pour défendre nos intérêts…

Et ceux qui viennent chez nous sont si peu par rapport aux centaines de milliers de gens qui ont fui le pays !


Pourquoi iraient-ils se battre contre leurs frères résistants,

Contre ceux qui ont basculé dans la violence victimes eux-mêmes de la violence.

Pourquoi se battraient-ils aux côtés des étrangers venus mener la guerre chez eux.

Pour des intérêts qu’ils ne comprennent pas et qui sont très obscurs.

Une guerre perdue d’avance et qui s’aliène chaque jour toutes les populations.

Une guerre pleine de bavures et que les gens là-bas ne comprennent plus.


Pourquoi sommes nous allés là-bas, puisqu’à la fin, nous devrons partir

Et laisser une république islamique quoiqu’il arrive

Parce que là bas, les gens n’ont pas connu autre chose que le système tribal

Et que la démocratie « à l’occidentale » est encore loin des mentalités.

A moins d’une révolution totale qui casserait un système clanique millénaire.


Pourquoi sommes nous allés là bas avec des canons et des fusils

Alors que les gens attendaient des tracteurs et des écoles, éventuellement un peu de viagra.


Pourquoi sommes nous allés là-bas répondre à la violence par la violence

En installant au pouvoir les plus pourris, les plus corrompus

Qui ne font que détourner toutes les aides internationales

Et vivent d’immenses champs de pavot pour alimenter le marché mondial de la drogue


Alors, oui, je comprends ces jeunes afghans qui n’ont pas encore envie de mourir

Oui, pas envie de mourir pour des causes qui ne sont pas les leurs.

Ces jeunes qui rêvent d’un monde sans guerre et sans violence

Et ils ont entendu, parce que Sarkozy l’a dit en campagne électorale,

que la France pouvait accueillir tous ceux qui souffrent persécution,

qu’elle serait généreuse pour tous ceux qui chercheraient asile.


Renvoyés chez eux, ils sont terriblement menacés

Par les talibans – je ne les aime pas – qui veulent les recruter

Par les mafias qui veulent leur prendre le supposé pécule reçu pour le rapatriement

Par leur armée qui veut les enrôler pour une bouchée de pain

Et qui ne saura jamais les protéger


Non, vraiment cette guerre n’est pas leur guerre


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Noel est là!

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A toutes et à tous, je souhaite un heureux Noel et une excellente nouvelle année.

La seule vraie certitude de celui qui y croit, c'est que nous sommes aimés.
Si nous existons, c'est parce que nous avons été aimés, parce que nous sommes aimés.
Parce que Dieu, un jour, a décidé de venir tout près de nous,
comme un bébé, pour être sûr de n'être pas craint.
Il vient quêter notre amour, qui que nous soyons, où que nous soyons.

Alors je pense tout spécialement ce soir à tous ceux qui ont besoin d'un toit, de pain, de liberté
à tous ceux qui ont besoin d'un peu d'amour et de tendresse et à qui ce n'est pas donné.

Alors je pense aussi très fort à tous ceux qui pourraient prendre des décisions pour que ça aille un peu mieux sur cette terre: ils savent ce qu'il faut faire: pourquoi ne le font ils pas.

Alors je pense à vous tous, parce que j'aimerais vous communiquer un peu de cet amour,
et qu'à votre tour vous en deveniez les messagers...
et le monde changera, il deviendra beau comme il a été voulu depuis toujours.

Oui, heureux Noel et bonne nouvelle année!



Douce nuit, sainte nuit !
Dans les cieux ! L'astre luit.
Le mystère annoncé s'accomplit
Cet enfant sur la paille endormi,
C'est l'amour infini !

Saint enfant, doux agneau !
Qu'il est grand ! Qu'il est beau !
Entendez résonner les pipeaux
Des bergers conduisant leurs troupeaux
Vers son humble berceau !

C'est vers nous qu'il accourt,
En un don sans retour !
De ce monde ignorant de l'amour,
Où commence aujourd'hui son séjour,
Qu'il soit Roi pour toujours !

Quel accueil pour un Roi !
Point d'abri, point de toit !
Dans sa crèche il grelotte de froid
O pécheur, sans attendre la croix,
Jésus souffre pour toi !

Paix à tous ! Gloire au ciel !
Gloire au sein maternel,
Qui pour nous, en ce jour de Noël,
Enfanta le Sauveur éternel,
Qu'attendait Israël !

samedi 19 décembre 2009

Requisitionnez les logements vacants!!!

Miou-Miou:

"Quand on expulse des Afghans

dans un pays en guerre,

on applique la loi.

Alors appliquons la loi de

réquisition des logements"

jeudi 17 décembre 2009

L'agrobusiness a contribué à la crise du climat et a massacré les paysans du monde

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Discours d’Henry Saragih,
Coordinateur Général de la Via Campesina.
Ouverture du Klimaforum, Copenhague, le 7 Décembre 2009.



Pourquoi nous avons quitté nos fermes pour venir à Copenhague

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Pourquoi est-ce si important pour nous de venir de si loin ? Il y a un certain nombre de raisons à cela. D’abord, nous voulons vous dire que ce changement climatique a déjà de sérieux impacts sur nous. Cela cause des inondations, des sécheresses, et l’éruption de maladies qui toutes causent des gros problèmes à nos récoltes. Je tiens à souligner que les paysans ne sont pas à l’origine de ces problèmes. Au contraire, ce sont les pollueurs à l’origine des émissions qui détruisent les cycles naturels. C’est pourquoi nous, les petits producteurs, nous sommes venus ici pour dire que nous ne payerons pas pour leurs erreurs. Et nous demandons à ceux qui sont à l’origine des émissions de faire face à leurs responsabilités.

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Si nous voulons vraiment nous attaquer à la crise du changement climatique, la seule solution est de stopper l’agriculture industrielle. L’agrobusiness n’a pas seulement contribué largement à la crise du climat, elle a aussi massacré les paysans du monde. Des millions de paysans et paysannes partout dans le monde, ont été expulsés de leurs terres. Des millions d’autres subissent des violences chaque année à causes de conflits fonciers en Afrique, en Asie, en Amérique latine. Ce sont des paysans et paysannes et des gens sans terre qui composent la majorité des plus d’1 milliard de personnes affamées dans le monde. Et à cause de la libéralisation du commerce, de nombreux petits producteurs se suicident en Asie du Sud. Par conséquent, en finir avec l’agriculture commerciale est notre seule issue.

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lire l'intégralité du discours ici.

dimanche 13 décembre 2009

l'état français se dédit....

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Vous avez raison de souligner qu'il faut justifier d'être Français dorénavant pour renouveler sa carte d'identité, l'Etat français "se dédit", se nie en quelque sorte, un de ses sbires a délivré une carte d'identité il y a dix ans mais cette majorité actuelle fait comme si c'était un autre Etat avant lui, on doit re-justifier qu'on est bien Tartempion en produisant à chaque renouvellement un extrait de naissance de moins de trois mois :

que ce soit initialisé avec Hortefeux ou Besson, c'est quand même Nicolas Sarkozy, un Français de souche hongroise, qui semble bien à l'origine de cette lumineuse idée !

12/12/2009 22:00Par Luciole Camay
(relevé dans les commentaires de l'article précédent )

Merci, Marietta...

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«Moi, députée française, étrangère pendant la moitié de ma vie»

À l'Assemblée, ce discours-là fut le seul moment de grâce d'une semaine enragée. Mardi, en plein cœur du débat sur l'identité nationale, quand Marietta Karamanli (PS) est montée à la tribune après deux heures sans queue ni tête, elle a parlé cinq petites minutes, avec son accent irrépressible, et les travées se sont tues, sur 180 degrés.

Devant cette représentante de la nation française, née Grecque à la veille de la dictature des colonels, même le ministre de l'immigration et de l'identité nationale, scotché sur son banc, a relevé le nez. Mais Eric Besson l'a-t-il bien entendue?

«Je voudrais vous faire part de mon expérience, celle de devenir française».......

Lire la suite sur: http://www.mediapart.fr/node/70445


ou bien si vous voulez lire le discours intégral dans le débat de l'assemblée, c'est ici: http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2009-2010/20100079.asp#INTER_57

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lundi 9 novembre 2009

Chute de mur : un de perdu, dix de retrouvé

Chute de mur : un de perdu, dix de retrouvé



Nous célébrons actuellement la chute du mur de Berlin. Moment d’intense émotion, de fol espoir. Et cruelle désillusion de voir le résultat : les occidentaux avides de mettre la main sur de nouveaux marchés, l’empressement des anciens bureaucrates et de leurs successeurs à se convertir à l’économie de casino.


Ce que l’ivresse de ce soir de novembre cachait mal, c’est la rapidité avec laquelle le capitalisme allait ériger de nouveaux murs, réels ou virtuels, creusant partout les inégalités entre les humains, mis en concurrence généralisée.


Alors qu’on a beaucoup parlé du « village global », jamais la planète n’a été autant hérissée de barrières. Entre les Etats-Unis et le Mexique, l’Israël et la Palestine, le Bostwana et le Zimbabwe, la Chine et la Corée du Nord, pour n’en citer que quelques uns. Sans oublier les enclaves européennes de Ceuta et de Melilla destinées à rassurer les protégés de Sarkozy et Hortefeux.


Plus que jamais, l’heure est à faire tomber tous les murs, solides, virtuels, imaginaires. Jusque dans nos têtes.


Pour se dire que vraiment un autre monde est urgent !


(de la part d'un ami de Christian DARCEAUX, des AMD de Bobo-Dioulasso)

mardi 6 octobre 2009

Béatitudes pour un temps de crise

Béatitudes pour un temps de crise


Bienheureux ceux qui ont choisi de vivre sobrement pour partager, ou qui risquent de s'appauvrir en investissant

pour créer des emplois :

car ils se comportent fraternellement comme des fils de Dieu.


Bienheureux les banquiers, les commerçants et les courtiers,
qui ne profitent pas de la pénurie
pour augmenter leurs gains, même de façon légale,
car ils savent où est leur vrai trésor.


Bienheureux les hommes politiques et syndicaux
qui s'attachent à trouver des solutions réalistes au chômage,
car ils vivent une fraternité étendue.

Bienheureux serons-nous quand nous cesserons de dire :
«Si je ne tire pas profit de la situation, un autre le fera» ;
quand nous cesserons de penser :
«Quel mal y a-t-il à frauder puisque tout le monde le fait ?»

la vie en société sera alors
une anticipation du bonheur du Royaume des Cieux.

Paul Abela

(repris par Eur'écho du 6/10/2009)


samedi 3 octobre 2009

Immigration: prendre notre part de la misère du monde

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70e anniversaire de la Cimade
Inventer une politique européenne de l’hospitalité
26-09-09, Strasbourg

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Intervention de Michel Rocard
en introduction à la Table Ronde:
« Quel accueil de l’autre dans le monde de demain ? »



Chers amis,

La France et l’Europe peuvent et doivent accueillir toute la part qui leur revient de la misère du monde !

Permettez-moi, dans l’espoir, cette fois-ci, d’être bien entendu, de le répéter :
la France et l’Europe peuvent et doivent accueillir toute la part qui leur revient de la misère du monde,
c’est-à-dire de ces migrants courageux qui, prenant tous les risques, y compris celui de leur vie, viennent frapper aux portes des pays les plus riches dans l’espoir d’échapper à une destinée misérable pour eux-mêmes et leurs enfants dans leur pays d’origine.
Que nous ne puissions à nous seuls prendre en charge la totalité de la misère mondiale ne nous dispense nullement de devoir la soulager autant qu’il nous est possible.

Il y a vingt ans, venu participer en tant que Premier Ministre au Cinquantenaire de la Cimade, j’ai déjà voulu exprimer la même conviction. Mais une malheureuse inversion, qui m’a fait évoquer en tête de phrase les limites inévitables que les contraintes économiques et sociales imposent à toute politique d’immigration, m’a joué le pire des tours :
séparée de son contexte, tronquée, mutilée ma pensée a été sans cesse invoquée pour soutenir les conceptions les plus éloignées de la mienne. Et, malgré mes démentis publics répétés, j’ai dû entendre à satiété le début négatif de ma phrase, privé de sa contrepartie positive, cité perversement au service d’idéologies xénophobes et de pratiques répressives et parfois cruellement inhumaines que je n’ai pas cessé de réprouver, de dénoncer et de combattre.

Je veux espérer qu’aujourd’hui, vingt ans après, pour le 70e anniversaire de la grande Cimade, placé sous ce titre magnifique :
« Inventer une politique européenne d’hospitalité »,
on voudra bien retenir ma conviction que c’est bien là notre tâche aujourd’hui :
non pas penser d’abord à dresser des frontières sécuritaires face aux migrants mais, au contraire, être capables d’assumer, dans une politique concertée responsable, notre devoir d’hospitalité - parce que la France et l’Europe peuvent et doivent accueillir toute leur part de la misère du monde !

....lire la suite dans le journal Libération

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Cristaux

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Cristaux

Quelle merveille ! La nature a façonné ces merveilles extraordinaires au plus profond de failles insoupçonnées…



Et voilà que pour le plaisir de nos yeux, des « chercheurs de cristaux » ont découvert cette pierre stupéfiante et l’offrent à notre contemplation…
Mais combien d’autres, plus belles encore sans doute, resteront à jamais cachées dans les entrailles de la terre, juste pour le plaisir de Dieu.

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Altitude

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Altitude



Quand on part en montagne et que l’on marche vers les sommets, c’est l’espérance d’un paysage magnifique à l’arrivée qui nous fait trouver la force de grimper… Mais ce paysage, il n’est pas toujours donné : il faut parfois scruter une déchirure de nuage ou de brume pour essayer de l’entrevoir… Et parfois même, rien n’est donné à voir pour ce jour là.



Au bout de l’effort, et dans tous les domaines, autant matériels que spirituels, le résultat attendu n’est pas toujours là ! Parfois, il va au-delà de toute espérance. Impossible de se dispenser de l’effort, mais le résultat est souvent cadeau et gratuité.


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lundi 28 septembre 2009

eau si abondante ici, si précieuse là bas


Quand on revient d’Afrique, d’un pays où pendant des mois, l’eau est une ressource rare et si appréciée, on ne peut être qu’émerveillé devant tant de cascades qui sans cesse déversent une eau claire et limpide venue de là haut, dans la montagne… Et cela ne cesse pas.
Merci mon Dieu pour cette eau si abondante ici !



Et c’est vrai qu’il n’y a pas d’égalité dans la distribution des ressources de la nature mises à la disposition des hommes… Seul le partage peut contribuer à adoucir ces inégales répartitions.
Merci mon Dieu, pour tous ceux qui acceptent de partager !

Quand j’entends le directeur de NESTLE dire que l’eau a toujours un coût et qu’il est anormal de ne pas la payer, je ne peux m’empêcher de penser à ce que je lis dans mes écritures : « Venez, buvez gratuitement, mangez gratuitement… » Dieu veut le monde autrement et nous le fait savoir par les prophètes !
Mon Dieu, délivre nous des multinationales!

Et puis, il y a aussi cette obligation de ne pas gaspiller cette eau si précieuse quand on sait que d'autres n'y ont pas accès

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samedi 26 septembre 2009

Inondations dans la paroisse de Zaba, au Burkina

PLUIES DILUVIENNES AU NAYALA

7 morts et près de 2000 sinistrés (lundi 21 septembre 2009)

"Le Pays" : Quel est l’état des lieux dans le Nayala après les pluies diluviennes du mois de septembre ?

Halidou Zamtako : La catastrophe a démarré dans notre province le 3 septembre 2009. Jusqu’à nos jours (NDLR l’interview a été réalisée le 14 septembre), la province connaît de très grandes pluies qui ont occasionné un vrai désastre dans au moins trois communes que sont Gassan, Kougny et en grande partie Yé. Cette dernière est la plus touchée. A la date du 11 septembre, nous avons enregistré sur l’ensemble des 6 communes que compte la province, 7 morts, 13 blessés graves, 382 habitations détruites et 1861 sinistrés. Une grande partie des blessés a été évacuée au CHR de Dédougou. La situation s’est quelque peu aggravée parce que certaines habitations qui tenaient debout s’écroulent de jour en jour. Il y a des villages qui sont complètement rasés. Les sinistrés ont été logés dans des écoles. C’est dire que la province est fortement touchée. Contrairement à Ouagadougou où il y a eu une seule pluie de près de 300 mm, notre province a enregistré plus de 350 mm en 5 jours de pluie. Avec des habitations bâties en banco et enduites de ciment, vous comprenez tout le désastre.

http://www.lepays.bf/spip.php?article63

mercredi 9 septembre 2009

Inondations à Ouagadougou au Burkina faso

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Inondations à Ouagadougou au Burkina faso

Voici un message sur les inondations qui nous touchent. (photos du 1er septembre)
Beaucoup de dégâts dans les endroits en dessous du niveau... et même
ailleurs. Heureusement il semble qu'il n'y ait que 5 victimes (on parle de 9 victimes ce 9 septembre), mais ça aurait pu être terrible. On parle de 110.000 sans abri.

Voici quelques photos que j'ai prises à Paaspanga, le
quartier de la maison provinciale, tu auras une idée du travail des
eaux.





Il a plu de 4 h du matin à 4 h de l'après-midi, 263 millimètres.
L'eau a coulé devant chez nous d'abord comme un torrent vers le barrage.
Puis le barrage a été rempli, car il n'arrivait pas à s'écouler par le
radier de la route de Kaya, et l'eau est maintenant revenue, à tel point
que notre maison était au même niveau que l'eau du barrage. Heureusement
que chez nous la maison est haute et bien bâtie, mais tout le quartier
entre notre maison et le barrage était inondé et toutes les maisons en
banco sont tombées....



Nous hébergeons quelques familles, mais les besoins sont immenses.
Beaucoup ont tout perdu. L'hôpital a été lui aussi inondé et j'ai un ami
qui ne peut plus aller y faire sa dialyse, car les machines sont toutes
en panne... il risque bien de mourir (ainsi que les autres malades des
reins qui se retrouvent là-bas) si on ne trouve pas une solution dans la
semaine qui vient...mais c'est un parmi tant d'autres dans le besoin. La
rentrée scolaire est remise à plus tard, les écoles servant à héberger
les sinistrés.

Note du 5 septembre
Les eaux sont redescendues depuis le 2 septembre déjà, et les gens dont
les maisons n'étaient pas trop touchées se sont mis à les réparer vaille
que vaille. On a de nouveau du courant,(on a été coupés deux jours de 8
h à 20 h) la vie reprend son cours, mais on n'est pas près d'oublier...
Bien fraternellement

P. Pierre Béné

UNE PANDEMIE DE PROFIT

UNE PANDEMIE DE PROFIT


Quels sont les intérêts économiques derrière cette grippe porcine dont on nous rabat les oreilles ?


1 million de personnes par an meurent dans le monde de la MALARIA, qui pourrait être prévenue avec une simple moustiquaire.
Les journaux n'en parlent pas!


2 millions d'enfants par an meurent dans le monde de la DIARRHÉE, alors que l'on pourrait l'éviter avec un banal sérum pour 0,25 la dose. Les journaux n'en parlent pas!


10 millions de personnes par an meurent de la ROUGEOLE, PNEUMONIES et INFIRMITÉS, que l'on pourrait guérir avec de simples vaccins. Les journaux n'en parlent pas!


Mais il y a de cela 10 ans, quand la fameuse grippe aviaire est apparue...
Les journaux mondiaux nous ont inondés d'informations à ce sujet... :

Une épidémie, la plus dangereuse de toutes... Une PANDEMIE !
On ne nous parlait que de la terrifiante maladie des volatiles.
Et pourtant, la grippe aviaire a causé la mort de quelques 250 personnes en 10 ans... 25 morts par an.
La grippe commune, tue un demi-million de personnes par an, dans le monde. Un demi-million contre 25 !

Un moment... Un moment s'il vous plaît !

Alors, pourquoi un tel remue-ménage - un scandale- autour de la grippe Aviaire?


Parce que derrière les poulets il y avait un "Coq", un coq à grande crête.
L'entreprise pharmaceutique internationale ROCHE avec son fameux TAMIFLU vendu à des millions de doses aux pays asiatiques.
Bien que l'efficacité du Tamiflu soit douteuse, le gouvernement britannique en a acheté pour 14 millions de doses pour protéger sa population.
Grâce à la grippe aviaire, ROCHE et RELENZA, les deux des plus grosses entreprises pharmaceutiques qui vendent les antiviraux, ont obtenu des millions de dollars de bénéfices.


Alors, en avant avec les oiseaux et maintenant avec les porcs.
Eh oui! Maintenant commence la psychose avec la grippe porcine. Et tous les médias du monde ne parlent que de çà.
Et je me demande: Si derrière les poulets il y avait un "Coq"... N'y aurait t'il pas derrières les cochons un "Gros Porc"?

L'entreprise nord-américaine Gilead Sciences détient le brevet du Tamiflu. Le principal actionnaire de cette entreprise n'est autre que le sinistre Donald Rumsfeld, secrétaire d'état à la défense de Georges Bush, l'artisan de la guerre contre l'Iraq...

Les actionnaires des entreprises pharmaceutiques ROCHE et RELENZA doivent se frotter les mains, ils doivent être heureux avec les millions de nouvelles ventes du Tamiflu.
La véritable pandémie est celle de l'argent, les énormes bénéfices de ces mercenaires de la santé.

Je ne nie pas les précautions nécessaires qui sont entrain d'être prises par tous les Pays du globe.
Mais si la grippe porcine est une pandémie aussi terrible que l'annoncent les médias. Si l'OMS se préoccupe tant de cette maladie, pourquoi ne la déclare-t-on pas cette pandémie comme un problème mondial de santé publique.

Pourquoi ne pas autoriser la fabrication de médicaments génériques pour la combattre ?

Se passer momentanément des brevets des entreprises ROCHE et RELENZA et distribuer les médicaments génériques gratuitement à tous les pays, et plus particulièrement aux pays les plus pauvres.

Ne serait-ce pas la meilleure solution. Ou alors c'est une farce et aucune menace réelle ne pèse sur le genre humain !!!

Avez vous remarqué que malgré le très grand risque lié à la prolifération de cette maladie, aucune précaution n'est prise à l'égard des destinations à risques?
Aucuns média ne se fait le relais de la prévention ni ne met sérieusement les gens en garde comme le voudrait le bon sens.
Demande-t-on aux gens d'éviter de se rendre aux états-unis? Non!


Que fait-on concrètement pour enrayer le risque de s'engager dans une pandémie? Rien!


Pourquoi? On est inscrit dans un contexte de crise financière ayant entraîné une crise économique. Une des plus graves que l'on ait connue.


Pour détourner l'attention du peuple et sa méfiance, et surtout relancer l'économie "florissante" et ultralibérale avec les mêmes personnes qu'avant, il faut une situation de crise visant les personnes dans leur intégrité physique.
On sait tous qu'en temps de crise, les gens se jettent sur les magasins pour faire des stocks de tout et de rien.
La preuve, certains font déjà des listes de survie pour pandémie.


On a vu ça avec les différentes guerres au 20ème siècle, les gens vont naturellement acheter plus et font des réserves.
Une guerre mondiale ne pouvant être déclarée (logique) rien de tel qu'une bonne pandémie!

N.B: Faites passer ce message afin que cette réalité sur cette pandémie soit dévoilée au plus grand nombre.


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lundi 22 juin 2009

A propos des obsèques d'Omar Bongo et de celles de Leopold Senghor

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Voici quelques remarques très pertinentes que m'envoie un copain:

A propos des obsèques d'Omar Bongo.

J'ai écouté à France Inter qu'assistaient à ces obsèques l'actuel président de la République Nicolas Sarkozy, son prédécesseur Jacques Chirac, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, le secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet, les anciens ministres Michel Roussin, Jean-Louis Debré et Jacques Godfrain.

Ainsi, pour ce "parrain" africain corrompu et corrupteur, ancien agent secret, dictateur, mouillé jusqu'au cou dans la Françafrique, manipulé (par Jacques Foccart) et manipulateur, la France n'a pas dépêché moins de deux chefs d'Etat, deux ministres - dont un de premier rang - et trois anciens ministres.

Le 30 décembre 2001, pour les obsèques de Léopold Sedar Senghor, ancien condisciple de Georges Pompidou, prédécesseur de Jacques Chirac à la même fonction et soutenu par le même parti, agrégé de grammaire, député français, ministre de la République française, membre de l'Académie française, écrivain français de réputation internationale... ni le président de la République Jacques Chirac ni le premier ministre Lionel Jospin n'avaient daigné se déplacer. Le "plus ancien dans le grade le plus élevé" (comme on dit) à représenter la France était Raymond Forni, président de l'Assemblée national (au 4e rang dans l'ordre des préséances pour les cérémonies publiques...).


Pour un pays de 1,5 millions d'habitants, dont le président était un dictateur notoire, la France a déplacé trois personnalités de premier rang. Pour un pays de 13 millions d'habitants, dont le président avait été aux tout premiers rangs de la France dans l'ordre de l'esprit et dans l'ordre de la politique, la France a offert des pièces jaunes.

On ne saurait mieux dire dans quel terreau s'enracine le discours de Sarkozy à Dakar, en juillet 2007, et quels jours heureux la Françafrique a encore devant elle. Aux obsèques d'Omar Bongo, le 16 juin 2009, la France, pour la deuxième fois, a enterré Léopold Sedar Senghor...

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2009 : 16 ordinations chez les Pères Blancs

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ROME, Lundi 22 juin 2009 (ZENIT.org) - En ce début d'année sacerdotale, les Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) ont annoncé l'ordination presbytérale de 16 jeunes membres de cette société, entre mai et septembre 2009.

Ces jeunes sont originaires d'Inde, de Pologne, de l'Ouganda, de Tanzanie, de Zambie, de République Démocratique du Congo, du Burkina Faso et du Ghana.

En 2010, ce sont 24 jeunes en formation dans les maisons de la Société à Nairobi (Kenya), à Abidjan (Côte d'Ivoire), à Kinshasa (République Démocratique du Congo) et à Jérusalem, qui se prépareront à recevoir le ministère sacerdotal en vue du service missionnaire dans le monde africain.

Nous vous invitons à vous unir à notre action de grâce pour ces belles moissons et à prier pour ces futurs missionnaires afin qu'ils soient « des apôtres et rien que des apôtres » (cardinal Lavigerie, fondateur des Missionnaires d'Afrique), affirme dans un communiqué le père Dominique Arnauld M.Afr., Secrétaire à la Formation Initiale.

La Société des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) est née en Algérie, fondée en 1868 par Mgr Charles Lavigerie, archevêque d'Alger, qui les incite très rapidement à parler la langue du pays, manger leur nourriture et porter leurs habits.

Leur surnom populaire de « Pères Blancs » vient de cet habit qu'ils garderont ensuite en s'enfonçant au cœur du continent africain : l'habit arabe, composé de la gandoura, du burnous et de la chéchia, avec comme signe religieux un rosaire porté autour du cou comme collier.

Oeuvres sociale, dispensaires, écoles, développement rural : tel sera leur travail, au début, en Algérie, puis dans toute l'Afrique.

A la mort du cardinal Lavigerie, en 1892, 278 Missionnaires d'Afrique, de 5 Nationalités travaillaient déjà dans 6 pays : Algérie, Tunisie, Uganda, Tanzanie, Congo et Zambie.

Aujourd'hui, on compte 1 684 Missionnaires d'Afrique, de 36 nationalités, qui travaillent dans 42 pays, dans 310 communautés.

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samedi 13 juin 2009

dernière "interwiew" au Burkina

PERE JACQUES LACOUR

"Droit dans les yeux faisait partie de ma vie"
mardi 9 juin 2009, page visitée 313 fois

Le 22 mai 2009, la direction du journal a offert un pot d’au revoir au Père Jacques Lacour, un collaborateur et animateur de la rubrique hebdomadaire "Droit dans les yeux" et qui également était en fin de mission au Burkina. A l’issue du pot, l’équipe de la rédaction a reçu ce missionnaire des Pères blancs d’Afrique pour un dernier entretien au cours duquel plusieurs questions lui ont été posées. De ses plus beaux souvenirs à sa retraite en passant par l’animation de la rubrique, son point de vue sur les problèmes liés au développement du Burkina, la nomination de Mgr Philippe Ouédraogo, l’élection du président américain Barack Obama, etc., ce sont autant de sujets évoqués dans un entretien de plus d’une demie heure avec Père Jacques Lacour.

"Le Pays" : Vous voilà, à la fin de votre séjour au Burkina. Que retenez-vous comme plus beaux souvenirs de ce pays ?

Père Jacques Lacour : Mes beaux souvenirs du Burkina sont innombrables. Je ne peux pas dire qu’il y en a un, mais beaucoup. En particulier, ce sont toutes les rencontres que j’ai faites avec les uns et les autres et qui m’ont beaucoup marquées. Cela a commencé, à cause de mon ministère paroissial, avec tous les catéchistes, ces gens qui passent par couple dans un village, pour témoigner de leur vie chrétienne. Là, j’ai vu des exemples merveilleux de gens capables de vivre des choses extrêmement profondes et capables de témoigner très fort de ce qui les habitait et cela m’a donné une très grande confiance dans les gens du Burkina. Je peux dire que j’ai d’abord aimé les Burkinabè à travers les premiers catéchistes que j’ai rencontrés, en étant vraiment sûr que dans ce beau pays, il y a des gens de conviction, des gens capables de témoigner, de gouverner. J’ai trouvé cela extraordinaire.

Vous avez remplacé le Père Balemans (qui est rentré définitivement chez lui en Hollande en février 2007 après plus de 50 ans passés au Burkina) pour animer la rubrique hebdomadaire "Droit dans les yeux". Dites-nous, comment s’est fait le passage de témoin ?

Vous savez que Père Balemans a décidé assez rapidement, en raison de sa santé, de partir. Avant de partir, il m’a dit "Jacques, je sais que toi, tu peux faire ça". J’ai répondu que oui mais auparavant, on devait en parler à nos supérieurs. Ce qui fut fait et ceux-ci m’ont donné mandat de continuer le travail de Père Balemans. C’était aussi simple que cela. J’ai toujours fait ce travail avec joie, avec conviction. J’aimais faire ce travail, être une sorte de témoin, de reflet de tout ce qui se passe dans la société burkinabè.

Au regard du ton que vous employiez dans vos articles, ne vous est-il pas arrivé de rencontrer des difficultés particulières ?

Il y a eu une seule fois, quand j’ai parlé de la route Koudougou / Dédougou, que des gens de Ouagadougou sont descendus chez moi. Je leur ai dit que, si je me suis trompé, ils n’avaient qu’à faire un démenti, un droit de réponse pour dire que le Père Jacques Lacour s’est trompé. Ils m’ont fait comprendre que ce n’est pas de cette façon que l’on travaille au Burkina. Ils m’ont alors demandé d’écrire un article dans lequel je rapporterai ce qu’ils m’ont dit. J’ai accepté de faire cet article à condition d’employer l’expression "disent-ils". Ce qui signifie que ce serait leur parole contre la mienne. Il n’y a pas eu de bagarre, notre rencontre s’est bien terminée et j’ai écrit un article en réponse. En dehors de cela, il n’y a jamais eu de droit de réponse à un de mes écrits ou de menace de la part des autorités.

Ne pensez-vous pas avoir été trop dur ?

Non pas du tout. Je pense qu’il y a un certain nombre de gens dans ce pays qui font des choses et cela doit être pointé clairement parce qu’il y a des choses qui sont anormales. Je ne pense pas avoir été dur.

Ne vous a-t-on pas critiqué de rouler pour l’opposition ou d’écrire des articles politiques ?

J’ai souvent précisé très clairement que je ne sers ni l’argent ni le pouvoir ni quoi que ce soit. Je ne sers que mes autres engagements complémentaires et le Forum social du Burkina ainsi que le réseau Justice et Paix des instituts religieux au Burkina. Ce que je fais c’est avoir un regard sur le Burkina qui permette d’être la voix des sans voix, de dénoncer les injustices, de dire là où il faut faire des efforts pour que les plus pauvres puissent s’en sortir. Ce sont là les seules convictions qui m’ont fait bouger, jamais de conviction politique.

A travers vos écrits et ceux du Père Balemans, on est tenté de croire que c’est une spécialité chez les pères blancs que de dénoncer...

Ce n’est pas une spécialité de dénoncer mais, nous avons l’avantage d’avoir au Burkina une communauté à Koudougou qui a comme objectif, justice et paix. Un jeune vient d’arriver dans cette communauté, dont la spécialité est la gestion du conflit. Il a beaucoup travaillé en Côte d’Ivoire, au niveau universitaire. Mais il arrive à Koudougou et il fait cette spécialité. Le Père Maurice Oudet que vous connaissez bien est lui, sur le monde paysan. Notre mission est de porter un message de justice et de paix.

Comment recueilliez-vous vos informations ?

Dès que vous commencez à écrire quelque chose, les gens viennent vous entretenir de certaines choses et, la plupart du temps, je leur demande s’ils acceptent que je fasse un article avec ce qu’ils m’ont dit. Beaucoup ne sont pas d’accord. Des informations, j’en avais beaucoup mais des informations utilisables, il y en a beaucoup moins. Les gens refusent qu’on utilise leurs témoignages. J’ai parlé il n’y a pas longtemps par exemple avec un groupe de Canadiens et de jeunes burkinabè des problèmes fonciers. Au Burkina, un certain nombre de puissants, de riches proches du pouvoir sont en train d’acheter des terres aux paysans et il est cité un cas où un ministre a même fait dégommer un haut fonctionnaire pour faire pression sur lui pour que ses parents lui vendent des terres. On a refusé que je publie un article sur cela. C’est pour vous dire qu’il y a des exemples très clairs où il y a des pressions ignobles qui se font aujourd’hui par les puissants qui veulent s’accaparer les terres du Burkina. Comment dénoncer cela ? Parfois on est obligé de le faire de façon générique.

Comment faites-vous le choix des thèmes ? Y a-t-il des gens qui vous les soufflent ou comment cela se passe-t-il ?

La plupart du temps c’est l’actualité. Je me rappelle qu’un jour il y a un de mes confrères avec lequel on parlait du rang du Burkina dans le classement du PNUD 176e/177. Il a dit que sur cette question le Père Balemans aurait fait un article. Ça m’a titillé et j’en ai fait un. Le plus souvent c’est l’actualité qui s’impose.

Parmi tous vos articles, quel est celui qui a eu le plus d’écho, qui a suscité le plus de réactions ?

Il s’agit de l’article relatif à un groupe catholique a donné une réception à l’hôtel Indépendance à 15 000 F CFA par personne avec la messe comprise au moment de Noël et du nouvel an 2009. Là, je me suis fâché et j’ai fait un article qui a eu un énorme retentissement, qui a été repris dans une newsletter du Monde en France. Avec cet article, j’ai eu des réactions en quantité. C’était un point sensible qui a beaucoup fait mal ; c’était dans notre communauté catholique et les gens ont réagi très fortement dans un sens ou dans l’autre.

Comment le Père Balemans vous jugeait-il dans votre manière d’approcher la vérité ?

Un jour, le Père Balemans m’a envoyé sa réaction, concernant l’article sur les refondateurs où j’avais dit qu’une refondation suppose un autre programme, d’autres alliances, d’autres personnes, etc. Et là, Balemans m’a dit que j’allais un peu fort. Il n’y a pas eu un seul article où je n’ai pas eu de réaction. A tous les articles il y avait ne serait-ce qu’une réaction, soit sur mon mail direct, le Fasonet, soit à celui du journal, etc. Toutes étaient favorables sauf exception et cela m’a étonné et m’a amené à croire que ceux-là qui ne sont pas d’accord avec moi se taisent peut-être à cause de l’expérience publique de Mgr Séraphin Rouamba (NDLR : évêque de Koupèla) avec le Père Balemans à propos d’un article de ce dernier. Ceux qui se permettaient de critiquer trop verbalement Père Balemans s’en sont pris plein la figure. Je pense donc que les gens ont été prudents après pour critiquer.

Comment vous y preniez-vous avec l’animation de la rubrique par rapport à vos multiples occupations, l’Eglise, le Forum social... ?

Ce qu’il y a, c’est qu’un article, ça m’habite. Je ne sais pas si c’est en rapport avec ma façon de travailler mais quand il y a une idée qui germe, je fais une recherche internet et je laisse l’idée faire son chemin. Mais quelquefois, il faut que l’idée m’habite pendant un certain temps, huit jours, quinze jours. C’est ma façon de travailler et ça marche bien. Il m’arrive de me réveiller la nuit et d’y penser. La rubrique faisait partie de ma vie et maintenant que cela va s’arrêter, je vais sentir un petit vide.

Le Père Balemans, avant de partir, vous avait désigné pour lui succéder. Avez-vous pensé vous aussi à quelqu’un pour vous remplacer ?

J’ai cherché, mes supérieurs aussi. On a visé au moins quatre noms mais ces personnes n’ont pas accepté peut-être parce que cela demande du temps, ou c’est le ton de la rubrique qui ne leur convient pas, ou ils n’ont pas envie de s’impliquer dans une aventure comme celle-là.

Vous avez appris à connaître la presse burkinabè dans son ensemble. Comment appréciez-vous le travail qui est fait dans les autres organes ?

Soyons clairs. Sidwaya, c’est son travail de soutenir le gouvernement, les actions du CDP. De ce fait, il est en exergue et nous l’avons bien compris. L’autre presse, j’entends par là "Le Pays", "L’Observateur", "L’Indépendant", "L’Evénement", etc., fait un excellent travail mais, on sent qu’il reste une peur, une autocensure. Sur certaines choses, vous n’allez pas jusqu’où il faut aller. Je me dis peut-être que le Burkina n’a pas encore assez les moyens d’un vrai journalisme d’investigation et c’est un peu dommage. Je me rappelle d’un article de votre journal sur le ciment qui allait quand même un peu plus loin. Osez aller jusqu’au bout, c’est important pour les citoyens.

L’archidiocèse de Ouagadougou a un nouvel archevêque en la personne de Mgr Philippe Ouédraogo. Qu’en pensez-vous ?

Vous n’imaginez pas ma joie quand j’ai appris cette nomination, pour plusieurs raisons. La première est que Mgr Philippe Ouédraogo est un ami. Nous avons travaillé ensemble dans le diocèse de Ouahigouya. Il m’a énormément soutenu et encouragé dans des moments difficiles quand je fondais la paroisse de Arbinda et cela a créé des liens forts entre nous. C’est un homme qui a beaucoup de discernement. Le ton va probablement changer et la distance raisonnable qu’il doit avoir vis-à-vis du pouvoir, je pense qu’elle sera respectée avec Mgr Philippe Ouédraogo. Je m’en réjouis.

Vous avez passé 28 ans au Burkina. Avez-vous pensé à la retraite ?

Dans ma famille, j’ai beaucoup de frères et soeurs. Mon grand frère vient de prendre sa retraite. Je pourrai donc y avoir droit aussi l’année prochaine mais chez les prêtres, c’est pas avant 75 ans.

Quels sont les sentiments qui vous habitent au moment où vous quittez le Burkina quand on sait que vous avez passé beaucoup de temps au Burkina ?

28 ans en trois séjours. Deux ans à Pabré, seize ans à Zaba et Dori et ces dernières années, à Arbinda, un an à Tansila et quatre ans à Koudougou. Ce que j’aimais dire c’est que ce sont mes plus belles années et je suis content de les avoir passées en Haute-Volta et au Burkina. J’ai eu la chance, depuis deux mois à peu près, d’avoir doucement programmé mon deuil et d’avoir pu rencontrer tous ceux que je souhaitais rencontrer pour qu’on se dise un bel au revoir. Il y a deux- trois jours de cela, j’étais à Arbinda et Dori pour saluer une dernière fois. De ce point de vue, c’est bien. C’est forcément un deuil parce que c’est une forme d’arrachement mais, il faut aller de l’avant, un missionnaire est appelé à tourner les pages. Je sais que l’aventure qui m’attend à Marseille sera passionnante aussi si ma santé me le permet.

Justement qu’allez-vous faire à Marseille ?

A ce qu’on m’a dit par courrier, ma spécialité va être la communauté africaine, les associations d’immigrés. L’immigration pour moi, n’est pas un sujet nouveau car depuis mes études à Strasbourg, je suis là-dedans. Mon mémoire de DESS à d’ailleurs porté sur l’immigration. J’ai été permanent d’une association pendant deux ans et, lors de mon premier séjour à Marseille de 1994 à 1998, j’étais beaucoup impliqué dans tout cela et maintenant, j’y retourne. C’est un sujet qui m’a toujours beaucoup travaillé. Même dans les forums sociaux j’ai toujours intervenu sur l’immigration. Les peuples qui bougent m’ont toujours passionné. Un peuple qui ne bouge pas, qui est replié sur lui-même, ce n’est pas intéressant. Les peuples qui bougent aujourd’hui sont des peuples qui souffrent. Il faut donc comprendre, analyser, aider, accompagner.

Y a-t-il possibilité qu’on vous réaffecte au Burkina ?

Une des limites qui me feraient dire spontanément non, c’est ma santé. Je suis cardiaque et diabétique ; il faut donc que je pense à me soigner un peu mieux que maintenant.

N’avez-vous pas peur d’être finalement dépaysé à Marseille après 28 ans passés au Burkina ?

Il y aura forcément un temps d’adaptation et le premier élément d’adaptation sera le prix des produits. Au début, on n’ose rien acheter tellement c’est cher. C’est une expérience que je fais à chaque retour de congés. Le décalage est grand par rapport à ici.

Peut-on s’attendre à revoir votre signature dans le journal de temps à autre ou bien la rupture est-elle définitive ?

Ma rubrique du mardi (ndlr : 26 mai 2009 avec comme titre "Ce soir, je prends l’avion") est la dernière. Vous ne verrez plus ma signature parce que quand on sort du milieu et tant qu’on n’est pas imprégné, qu’on n’a pas les réactions des gens, qu’on n’est pas proche de l’information, on ne peut pas écrire de la même façon. Ce serait trop générique, moins passionnant. Pour conclure, je me répéterai en disant que j’ai vécu l’aventure de l’écriture dans une publication régulière et cela pour la première fois. J’ai parfois écrit des articles ponctuels mais ce travail régulier, engagé, exigeant, c’est la première fois que je le vivais et j’en étais très heureux. Vous m’avez appris à me dépasser et à faire quelque chose que je n’avais pas encore fait. Merci beaucoup.

Pour un observateur un peu particulier comme vous, quel est le problème du Burkina aujourd’hui en termes de développement ?

Il faut de meilleurs leaders que ceux qui sont là aujourd’hui. Il faut, pour le pays, un grand projet qui inclut tout le monde pas seulement un petit projet qui n’inclut que les riches comme aujourd’hui ; d’abord les 80% de gens du monde rural. Il faut que ces gens-là soient soutenus pour que le Burkina s’enrichisse, pour qu’un marché intérieur se crée, pour que l’économie agricole se créé et pour que le Burkina décolle. Tant que les paysans n’auront pas un revenu pour leur travail, le Burkina ne décollera pas. Quand le ministre de l’Agriculture veut acheter le riz paddy à 115 F CFA le kilo, je trouve cela inconcevable parce que le riz paddy se vend à 165 F CFA le kilo. C’est le prix réel qui permet aux paysans de s’en sortir, de vivre du fruit de l’agriculture. A 115 F CFA le kilo, on ruine le paysan.

Que pensez-vous de la polémique suscitée par les propos du Pape Benoît XVI sur le préservatif ?

Tout le monde est d’accord qu’il faut un combat. Et vous connaissez peut-être la grande méthode qu’on appelle « la flottille de l’espoir » qui a été mise au point en Tanzanie il y a une quinzaine ou une vingtaine d’années. Le Sida est un déluge et il ne faut pas se laisser noyer. Il y a donc trois bateaux pour l’éviter ; un qui s’appelle fidélité, l’autre abstinence et le troisième préservatif. Quoi qu’il arrive, il faut rejoindre un bateau. C’est un père blanc de Tanzanie qui a inventé cela et l’ONU l’a même repris. En France, la plus belle déclaration qu’il y a eu là-dessus c’était celle d’un médecin qui avait dit à propos du préservatif : "Ce n’est pas le problème du préservatif. C’est le problème, pour un chrétien, de tenir compte de la morale chrétienne qui dit : n’ajoute pas le meurtre au pêché". C’est-à-dire que si tu pars sur un péché, que ce soit l’adultère, la fornication, quelque chose qui est puni par la foi chrétienne, n’ajoute pas le meurtre, ce qui veut dire "mets la capote". C’était une autre façon de parler de la transmission du Sida. C’était bien dit pour un chrétien qui aime les convictions chrétiennes. Maintenant, les médias occidentaux, qui sont très anti-catholiques et anti-papistes, se sont excités sur les quinze mots que le Pape a dits sur le préservatif. Mais c’est leur problème.

Un mot sur Sarkozy. Est-il, selon vous, l’homme de la rupture ?

Pour l’Afrique vous avez vu qu’il n’est pas l’homme de la rupture, qu’il est dans la pleine continuité de la Françafrique, des multinationales et du pillage de l’Afrique. C’est très clair que Sarkozy n’a rien changé et ne veut rien changer. Il a trop d’intérêts là-dedans. Sarkozy est l’homme de la continuité capitaliste, il est pour l’enrichissement des riches, a un profond mépris pour les pauvres. C’est un homme qui, pour préserver les riches, est prêt à supprimer les libertés du peuple. Je crois qu’on aura beaucoup à combattre même à Marseille par rapport à tout cela. Quelqu’un qui donne un sandwich à un sans-papier ou qui le prend dans sa voiture ou qui recharge son portable, peut faire partie des 5 500 que les policiers doivent arrêter l’année prochaine comme étant les aidants pour les migrants irréguliers parce qu’il y a des quotas.

Et Barack Obama ?

Barack Obama incarne une rupture dans un certain domaine mais on sent qu’il reste un peu prisonnier de tous les lobbies qui l’ont fait élire. On attend donc de voir.

Propos retranscrits par Christine SAWADOGO

http://www.lepays.bf/spip.php?article2110

mardi 26 mai 2009

DEPART DU PERE JACQUES LACOUR

DÉPART DU PÈRE JACQUES LACOUR

Les hommages des Editions "Le Pays"
lundi 25 mai 2009,

Le Père Jacques Lacour, missionnaire d’Afrique en poste à Koudougou, par ailleurs chroniqueur de la rubrique "Droit dans les yeux" du quotidien "Le Pays", quitte définitivement le Burkina ce mardi, pour Marseille en France où il est affecté. Les Editions "Le Pays" lui ont rendu hommage le vendredi 22 mai 2009 à l’occasion d’un cocktail d’au revoir organisé à cet effet dans les locaux du journal.

"Il n’y aura pas de discours officiel ; c’est le coeur qui va parler en des mots très simples, mais emprunts d’une grande sincérité". C’est en ces termes que le directeur général des Editions "Le Pays" a introduit son adresse au Père Jacques Lacour, jusque-là signataire de la rubrique "Droit dans les yeux", à l’occasion de la cérémonie d’au revoir que l’entreprise de presse a organisé vendredi soir en l’honneur de son chroniqueur français qui quitte définitivement le Burkina après y avoir passé 28 années. Dans la série d’hommages qui s’en est suivie, Boureima Jérémie Sigué a insisté sur la "fructueuse collaboration" que le Père a eue avec le journal "Le Pays" dans le cadre de la très prisée rubrique "Droit dans les yeux" qui n’a jamais fait faux bond aux lecteurs du fait de son auteur. Le patron du groupe de presse "Le pays" pour qui la cérémonie d’au revoir au Père Lacour se tient avec plus de tristesse que de joie, pense que "le Père nous rend quasiment orphelins avec son départ". M. Sigué a, par ailleurs, souhaité au partant de bien poursuivre sa noble mission à Marseille en France où il a été affecté par ses supérieurs des "Missionnaires d’Afrique". En retour, le Père a traduit sa reconnaissance à l’entreprise de presse pour lui avoir largement ouvert ses portes et les colonnes du quotidien. "Vous m’avez donné l’expérience de l’écriture régulière, puisque j’étais emmené à écrire quelque chose chaque semaine", a indiqué Jacques Lacour qui se réjouit d’avoir reçu une sorte de formation grâce à la rubrique qu’il a jusque-là animée. Avant de lever le verre en hommage au Père Jacques Lacour, le directeur général des Editions "Le pays" lui a offert en cadeau une statuette en bronze et une lettre de remerciement (lire encadré) lue par Alexandre Le Grand Rouamba, chargé des relations publiques. Avant de quitter les locaux du journal, le Père Jacques Lacour a été reçu par les journalistes en tant qu’invité de la rédaction. Dans l’interview qu’il nous a accordée et que vous pourrez lire dans nos prochaines éditions, Jacques Lacour retrace ses plus grands souvenirs au Pays des Hommes intègres, et jette un regard critique sur le processus démocratique et les stratégies de lutte contre la pauvreté dans un Burkina dont il a été témoin de l’évolution au cours des 28 dernières années.





Lettre de remerciement du DG des Editions "Le Pays" au Père Jacques Lacour

"Père Lacour, Nous accusons réception de votre lettre du 15 avril 2009, par laquelle vous nous informez de votre départ prochain du Burkina Faso. Par la présente, nous vous transmettons nos sincères remerciements pour la bonne et fructueuse collaboration entretenue de nombreuses années durant, au bénéfice de nos milliers de lecteurs et partant, du peuple burkinabè. Nous avons été marqués par votre constante disponibilité et avons apprécié à sa juste valeur votre engagement pour la défense de l’équité, de la justice et de la paix à travers vos écrits qui transpirent le courage et la sincérité. C’est avec un pincement au coeur que nous vous voyons quitter ce pays que vous aimez tant, comme en témoigne votre combat en faveur des Burkinabè. Recevez, Père Lacour, nos sincères salutations et l’assurance renouvelée de notre gratitude.

Le Directeur général Boureima Jérémie SIGUE Chevalier de l’Ordre national Chevalier de l’Ordre du Mérite burkinabè"

Par Paul-Miki ROAMBA


http://www.lepays.bf/spip.php?article1952

DEPART DU PERE JACQUES LACOUR

DÉPART DU PÈRE JACQUES LACOUR

Les hommages des Editions "Le Pays"
lundi 25 mai 2009,

Le Père Jacques Lacour, missionnaire d’Afrique en poste à Koudougou, par ailleurs chroniqueur de la rubrique "Droit dans les yeux" du quotidien "Le Pays", quitte définitivement le Burkina ce mardi, pour Marseille en France où il est affecté. Les Editions "Le Pays" lui ont rendu hommage le vendredi 22 mai 2009 à l’occasion d’un cocktail d’au revoir organisé à cet effet dans les locaux du journal.

"Il n’y aura pas de discours officiel ; c’est le coeur qui va parler en des mots très simples, mais emprunts d’une grande sincérité". C’est en ces termes que le directeur général des Editions "Le Pays" a introduit son adresse au Père Jacques Lacour, jusque-là signataire de la rubrique "Droit dans les yeux", à l’occasion de la cérémonie d’au revoir que l’entreprise de presse a organisé vendredi soir en l’honneur de son chroniqueur français qui quitte définitivement le Burkina après y avoir passé 28 années. Dans la série d’hommages qui s’en est suivie, Boureima Jérémie Sigué a insisté sur la "fructueuse collaboration" que le Père a eue avec le journal "Le Pays" dans le cadre de la très prisée rubrique "Droit dans les yeux" qui n’a jamais fait faux bond aux lecteurs du fait de son auteur. Le patron du groupe de presse "Le pays" pour qui la cérémonie d’au revoir au Père Lacour se tient avec plus de tristesse que de joie, pense que "le Père nous rend quasiment orphelins avec son départ". M. Sigué a, par ailleurs, souhaité au partant de bien poursuivre sa noble mission à Marseille en France où il a été affecté par ses supérieurs des "Missionnaires d’Afrique". En retour, le Père a traduit sa reconnaissance à l’entreprise de presse pour lui avoir largement ouvert ses portes et les colonnes du quotidien. "Vous m’avez donné l’expérience de l’écriture régulière, puisque j’étais emmené à écrire quelque chose chaque semaine", a indiqué Jacques Lacour qui se réjouit d’avoir reçu une sorte de formation grâce à la rubrique qu’il a jusque-là animée. Avant de lever le verre en hommage au Père Jacques Lacour, le directeur général des Editions "Le pays" lui a offert en cadeau une statuette en bronze et une lettre de remerciement (lire encadré) lue par Alexandre Le Grand Rouamba, chargé des relations publiques. Avant de quitter les locaux du journal, le Père Jacques Lacour a été reçu par les journalistes en tant qu’invité de la rédaction. Dans l’interview qu’il nous a accordée et que vous pourrez lire dans nos prochaines éditions, Jacques Lacour retrace ses plus grands souvenirs au Pays des Hommes intègres, et jette un regard critique sur le processus démocratique et les stratégies de lutte contre la pauvreté dans un Burkina dont il a été témoin de l’évolution au cours des 28 dernières années.




Lettre de remerciement du DG des Editions "Le Pays" au Père Jacques Lacour

"Père Lacour, Nous accusons réception de votre lettre du 15 avril 2009, par laquelle vous nous informez de votre départ prochain du Burkina Faso. Par la présente, nous vous transmettons nos sincères remerciements pour la bonne et fructueuse collaboration entretenue de nombreuses années durant, au bénéfice de nos milliers de lecteurs et partant, du peuple burkinabè. Nous avons été marqués par votre constante disponibilité et avons apprécié à sa juste valeur votre engagement pour la défense de l’équité, de la justice et de la paix à travers vos écrits qui transpirent le courage et la sincérité. C’est avec un pincement au coeur que nous vous voyons quitter ce pays que vous aimez tant, comme en témoigne votre combat en faveur des Burkinabè. Recevez, Père Lacour, nos sincères salutations et l’assurance renouvelée de notre gratitude.

Le Directeur général Boureima Jérémie SIGUE Chevalier de l’Ordre national Chevalier de l’Ordre du Mérite burkinabè"

Par Paul-Miki ROAMBA

dernier droit dans les yeux: ce soir, je prends l'avion

Droit dans les yeux :
Ce soir, je prends l’avion…



Ce soir, je prends l’avion et je vous dis « au revoir »
Vous ne verrez plus ma signature ici, le mardi,
Où j’ai essayé de partager avec vous quelques convictions profondes
De porter quelques interpellations sur des situations difficiles.
J’ai parfois provoqué, j’ai dérangé certains, j’ai réjoui et conforté d’autres.
C’était le but de cette rubrique. Sans prétention. Liée à l’actualité.


Ce soir, je prends l’avion,
Tout étonné encore de cette belle aventure de l’écriture
Que je ne me connaissais pas ainsi.
Tâche inattendue où Père Balemans avait ouvert la voie
(Qu’il soit ici remercié)
Pour donner la parole aux sans voix
Et intervenir à temps et à contretemps.


Ce soir, je prends l’avion,
Mais je n’oublierai pas les situations que je vous ai dites ici :
Les injustices orchestrées par les puissants ;
Je pars sans avoir vu bitumée la route Koudougou-Dédougou
Et tant d’autres promesses non réalisées, comme les OMD ;
Je pars tremblant pour les paysans abandonnés
Au profit des nouveaux riches qui les dépouillent ;
Je pars en rêvant de vraie démocratie
Pour les peuples du Burkina qui la méritent ;
Je pars en priant pour les hommes et les femmes de ce pays
Dont je sais qu’ils survivront aux épreuves qu’on va encore leur imposer.


Ce soir je prends l’avion après 28 ans au Burkina en trois séjours…
J’ai partagé avec vous les plus belles années de ma vie
Et je puis vous dire que je ne vous oublierai jamais.
Beaucoup de vos visages resteront à jamais gravés en moi.
Je sais pour beaucoup vos vies difficiles
Mais aussi la joie et le bonheur partagés.


Ce soir, je prends l’avion, pour aller travailler au « pays des blancs »,
A Marseille où je retrouverai mes frères africains et immigrés.
Mais je tâcherai de rester un pont, une passerelle entre ces deux mondes
Auxquels j’appartiens un peu
Position si passionnante, mais si inconfortable,
Témoin partout de la rencontre, d’espoirs qui se lèvent, de combats partagés,
De projets qui se concrétisent.


Ce soir, je prends l’avion,
Et je ne sais d’avance sur quels chemins Dieu va me conduire
Ni vers qui encore il dirigera mes pas
Mais je sais seulement qu’il m’invitera toujours à aimer,
Qu’il m’entrainera dans de nouvelles aventures
Et qu’il ne cessera de m’y guider

Ce soir, je prends l’avion,
Et je vous dis à toutes et à tous : « au revoir »
Parce qu’en Dieu nous nous rejoignons tous
Et je vous dis à toutes et à tous : « merci »
Pour toutes ces convictions partagées ici.
Et qui sait ? « A un de ces jours, sur les routes de la vie ! »


Père Jacques LACOUR.
jacqueslacourbf@yahoo.fr

texte publié dans le journal "Le Pays" du 26 mai 2009
rubrique "droit dans les yeux"
et dans la version électronique du journal