vendredi 3 mai 2013

nos vêtements et le Bangladesh

Cette terrible indifférence. Ce refus de savoir. Ce refus de savoir quel enfer cache la petite fringue sympa, tellement tendance, et tellement donnée. Ce refus de voir les décombres, d'où l'on extrait les corps des ouvrières du Bangladesh. La veille, l'immeuble présentait des fissures. Mais les contremaîtres avaient exigé que le travail reprenne. Il fallait honorer les commandes. Vos habits ne pouvaient pas attendre.
Oui, on vous a montré les décombres, la détresse, la colère. Et on s'en est tenus là. Pas une chaîne française, pas un magazine féminin, n'a envoyé un journaliste à Dacca, où 400 ouvrières ont trouvé la mort dans l'effondrement d'un atelier, qui travaillait pour Mango, Carrefour, ou Leclerc. Surtout ne pas faire le lien, entre cet effondrement lointain, et ces marques si sympathiques, qui sont aussi d'excellents annonceurs. Comment faire pour informer malgré tout ?
Daniel Schneidermann.

Aucun commentaire: