Sans-abri : la demande d'hébergement toujours en hausse (Libération 16/12/2013)
Le 115, qui gère les places d'hébergement d'urgence, est saturé. En régions, 70% des demandes restent sans réponse, et 47% à Paris.
Avec l’arrivée du froid, la demande d’hébergement pour les sans-abri a augmenté de 15% en novembre, mais le 115, qui gère les places d’urgence, est toujours saturé, avec 70% de demandes insatisfaites en province et 47% à Paris, selon le dernier baromètre du 115.Malgré les places supplémentaires débloquées pendant la période automnale et hivernale, «seul un tiers des personnes pouvaient être hébergées en novembre dans les 37 départements» étudiés par le baromètre en province et «la moitié à Paris», précise lundi dans un communiqué la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars), qui gère ce baromètre.
Les résultats du baromètre «montrent une augmentation de 15% des demandes d’hébergement par rapport à l’an passé, soit 10 000 demandes supplémentaires. Ces demandes sont en hausse de 8% par rapport à septembre et de 3 % à Paris en journée», selon la Fnars. Plus précisément, ce sont les demandes de personnes isolées qui augmentent, et notamment celles des hommes seuls, qui le reste de l’année font moins appel au 115. Ils «sollicitent plus fortement le 115 à cette période lorsque les capacités sont renforcées», car ils «savent alors que le 115 aura plus de solutions d’hébergement à leur proposer».
Davantage de places à attribuer, trop de demandes
En novembre, les personnes seules représentaient 37% des appelants dans les 37 départements (contre 32 % en septembre). A Paris, la forte augmentation des demandes des hommes seuls depuis la rentrée (+ 44%) en fait le public principal du 115 en novembre (63% des demandes sont faites par des hommes, contre 29% dans les 37 départements où les demandes des familles restent majoritaires).Si les attributions de places d’hébergement ont augmenté de 16 % par rapport à l’hiver dernier à la même période dans les 37 départements, «70% des demandes restent toujours insatisfaites dans les 37 départements, et 47 % à Paris», insiste la Fédération.
«Derrière ces chiffres se cachent des personnes qui ne réussissent pas à joindre le 115, qui entendent des refus faute de places disponibles ou qui changent de type d’hébergement au bout de un ou plusieurs jours avec des ruptures de prise en charge dangereuses pour les personnes», souligne la Fnars, qui déplore une nouvelle fois «la logique des plans hiver qui maintient les sans-abri dans un système de portes tournantes et d’hébergement de courte durée sans perspective d’accès au logement».
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