Accord France-Burkina sur l’immigration : Vifs débats au 159 Bld Haussmann à Paris
mardi 3 février 2009
Le 10 janvier dernier, sur les images de la télévision nationale, Brice Hortefeux, alors ministre français de l’immigration et de l’identité nationale et Minata Samaté, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères du Burkina, semblaient plutôt satisfaits de « l’accord relatif à la gestion concertée des flux migratoires et au développement solidaire » qu’ils venaient de signer. Tout sourire, ils s’échangeaient des amabilités et se félicitaient d’être tombés d’accord sur le cadre juridique devant désormais permettre aux deux pays de mieux gérer les flux migratoires.
En particulier cet extrait:
".......Les débats qui allaient s’engager entre la délégation et les Burkinabè de France ont été pour le moins houleux. En réalité, durant près de deux heures, il n’y a pas eu de discussions, mais on a plutôt assisté à deux monologues en dépit de l’intervention à plusieurs reprises de l’ambassadeur Luc Adolphe Tiao pour rapprocher les deux positions. Globalement, les Burkinabè de France sont hostiles à l’accord et contestent la méthode avec laquelle le gouvernement a mené les négociations. Tout en saluant la démarche d’explication, ils estiment que le gouvernement aurait dû les consulter, écouter leurs doléances et leurs suggestions, ce qui lui aurait permis de prendre en compte leurs préoccupations au moment des négociations. « Nous qui sommes les premiers concernés par cet accord et qui allons le vivre, pourquoi nous avoir ignorés ? » interrogent-ils. « Ni le bureau du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger, ni les associations n’ont été consultés. Pourquoi ? ».
Plus d’une vingtaine d’intervenants se sont relayés soit pour exprimer des inquiétudes, soit pour poser des questions d’éclaircissement, soit pour contester l’opportunité de la signature d’un tel accord. « Avec cet accord qui engage le Burkina à recevoir sur son territoire les ressortissants de pays tiers, notre pays ne va t-il pas devenir le Guantanamo de l’Afrique ? » se demande un intervenant tandis qu’un autre « ne comprend pas pourquoi nous allons nous transformer en gardien de la tranquillité des Européens en empêchant nos ressortissants d’aller chercher le bonheur hors de chez eux ». « On attend rien de vous, tranche un autre. Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on a quitté nos familles pour être ici et ce qu’on vous demande, c’est de nous laisser nous battre comme on peut pour nous s’en sortir ».
Alain Ilboudo et ses collègues ne s’attendaient certainement pas à être accueillis avec le Zom Koom de bienvenue (voir vidéo), mais en arrivant à Paris, ils étaient sans doute loin d’imaginer l’hostilité avec laquelle les Burkinabè de France avaient accueilli la signature de l’accord....."voir ici ce que j'avais écris sur la question
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