mercredi 12 janvier 2011

Tunisie: «rien ne peut arrêter ce soulèvement»

Tarek Ben Hiba, 56 ans, président de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives

«La situation est extrêmement grave. Nous avons reçu des témoignages d'avocats présents sur place. Ils font état de miliciens venus en bus depuis Tunis jusqu'à Kasserine... des gens cagoulés «du gouvernement», des casseurs qui se font passer pour des manifestants. Je viens d'apprendre aussi que le porte-parole du Parti communiste des ouvriers tunisiens (PCOT), Hamma Hammani, aurait été emmené par la police politique ce matin. Tout ça au moment même où le Premier ministre Mohamed Ghannouchi annonce la libération de toutes les personnes arrêtées, et qu'il vire par ailleurs le ministre de l'Intérieur...

Je milite depuis dix-huit ans, je n'ai jamais vu ça. Je suis ce qui se passe là-bas sur des sites comme Nawaat, qui fait un boulot formidable pour la liberté d'expression... Le roi est nu, le peuple a bravé le système répressif et tortionnaire. Ben Ali a fait deux discours, appelle au calme et ça ne change rien. Les gens revendiquent des choses simples: davantage de travail, plus de libertés et de justice. Je pense au malheureux Bouazizi qui s'est immolé parce qu'on lui refusait de vendre quelques carottes... Le peuple pose maintenant des limites à la soumission. Il faut un changement radical!

Et avec ça, alors que le dictionnaire de la démocratie est inépuisable, tout ce que trouve à dire Michèle Alliot-Marie c'est qu'elle veut exporter le savoir-faire de la police en Tunisie! C'est honteux, avec tous ces morts! La France continue à donner un brevet de démocratie au régime tunisien... C'est lamentable.»

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