Un missionnaire, ça sert à quoi ?

Sur cette photo, nous sommes 60 missionnaires d’Afrique, « pères blancs », venus du Mali et du Burkina et nous avons travaillé une semaine entière sur les urgences qui s’imposent à nous…
Au même moment se tenait à Nairobi le Forum Social Mondial où participaient une quinzaine de nos confrères…
Au lieu de faire un compte rendu de l’une ou l’autre de ces deux rencontres, voici un extrait d’une de mes conversations (ce matin) avec un ancien collègue qui est maintenant au Kenya :
La traite des enfants, ça continue ?
Un confrère du Kenya:
Moi personnellement, je suis connecte avec le Kenya au niveau national. Cela me suffit. Je donne appui a ceux qui travaillent avec les enfants de la rue et la propagande d'arrêter le Sida...
jacqueslacourbf:
Yves Pauwels au Mali travaille contre la traite des enfants, Pierre Bene au Burkina avec les enfants qui sont dans la rue, etc.
Un confrère du Kenya:
Merci pour l'information. Ici au Kenya il y a un réseau de trafic d'enfants 600 par mois dont 20% de filles. Il y a des grands là dedans : c’est difficile de détruire le réseau.
jacqueslacourbf:
Voila un vrai combat à mener! et ça devrait marcher en unissant nos forces et en en parlant partout
Un confrère du Kenya:
Penses-tu qu'il y a lieu de créer un réseau avec l'Europe (des personnes influentes et de bonne volonté) pour arrêter ce fléau ?
jacqueslacourbf:
Bien sûr. Notre cardinal s'est baladé dans toutes les capitales européennes pour prêcher contre la traite et nous ne le ferions pas ?
Un confrère du Kenya:
Le marché est enraciné dans les bidonvilles et dans les campagnes. Ceux d'ici sont envoyés a Doubaï et au Nigeria, ceux de Nigeria sont envoyés au kenya.
jacqueslacourbf:
Et nous laisserions faire sans rien dire ?
Un confrère du Kenya:
Ici le danger est d'être menacé et même au risque de perdre sa vie. Je connais des laïcs qui ont été sommés de fermer leur bouche. La police est aussi pourrie ou vendue à la puissance maléfique des « grands sous »… Les cellulaires coûtent de moins en moins cher à cause d'enfants qui travaillent gratis dans les mines de Coltran et de Nickel au Congo. Le salaire : une poignée d'arachides par jour. Ils ont une espérance de vie d'une année. On les remplace par d'autres. Les parents vendent leurs enfants, faut peut-être commencer par là: créer des lois qui les punissent sévèrement.
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