mercredi 3 septembre 2008

Pourquoi prêter autant aux dictateurs ?


France, Afrique et dette odieuse

Le 2 mai 2008, par Jean Denard,

Pendant la guerre froide et après, la France et les pays riches ont financé massivement des régimes en sachant que ceux-ci opprimaient leurs populations... et on voudrait que ces mêmes populations, en plus, remboursent Bercy et ses accolytes ?

Pour beaucoup de mouvements sociaux en Afrique et ailleurs, la dette est perçue comme une nouvelle forme d’esclavage : une fois étranglé par un endettement intenable, vous êtes à la merci de votre créancier.

C’est la mécanique utilisée par les pays occidentaux pour "fidéliser" des régimes pourtant peu recommandables. En jeu : un alignement politique derrière Washington, Londres ou Paris, et surtout l’ouverture des marchés, la privatisation des services publics et des sous-sols...

Rembourser une dette n’est pas toujours aisé quand on a les caisses vides : plusieurs pays ont choisi, pour faire face à leurs problèmes de trésorerie, d’hypothéquer les ressources naturelles de leur pays, pour 5 ou 10 ans et à des tarifs bradés, en échange d’argent frais illico. On découvre ainsi que les pays les plus riches en matières premières sont aussi, paradoxalement, les plus endettés d’Afrique. L’Angola et le Congo-Brazzaville en sont l’illustration.

La rupture de la France avec les dictateurs n’est envisageable que si Paris acepte de regarder le passé en face, et d’assumer ses fautes. Reconnaître qu’on a prêté à Mobutu, Houphouët, Sassou, Moussa Traoré, Abacha, Bongo, Dos Santos, Bokassa, Eyadema, Ahidjo, Biya, Déby et consorts mais aussi Duvalier, Ben Ali, Marcos, Suharto, Saddam, etc. sans guère se soucier que l’argent bénéficie aux populations, est une étape indispensable pour que la France puisse à nouveau être entendue quand elle prétend "moraliser" les relations internationales. Tant qu’elle fera payer aux populations les plus pauvres les errements de sa politique étrangère, en exigeant d’elles le remboursement d’une dette dont elles n’ont jamais vu la couleur, la France restera inaudible.

Pour demander, en préambule à une rupture véritable avec les dictateurs africains, un audit de la dette odieuse et l’annulation de ces dettes sous contrôle citoyen, quelques clics suffisent : www.detteodieuse.org

http://www.cellulefrancafrique.org/Pourquoi-preter-autant-aux.html


samedi, 10 mai 2008

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