Les OGM et nous…
La protection du patrimoine génétique africain
L’enjeu des cultures génétiquement modifiées est un enjeu colossal et les quelques très grosses firmes multinationales, au nombre de 6 ou 7, qui les contrôlent sont appuyées par le gouvernement des Etats-Unis. Elles visent à étendre leur domination sur toutes les agricultures du monde
1) en imposant la culture de leurs variétés de semences (qu’on doit obligatoirement acheter chaque année, et payer cher) et l’utilisation de leurs produits phytosanitaires sans aucune précaution.
2) En « brevetant le vivant », c'est-à-dire en se déclarant propriétaires d’espèces végétales ou animales dont ils « découvrent » des propriétés ! Elles accaparent ainsi ce qui était « patrimoine de l’humanité » jusqu’en 1992….
3) En pillant les savoirs traditionnels des communautés et le patrimoine génétique des pays les plus pauvres qui ne peuvent se défendre.
Et cela, elles veulent le faire très vite,
avant que les vrais dangers ne se révèlent,
avant que les peuples ne soient au courant,
avant que la plupart des paysans n’aient pris conscience de ce qui se passe
Elles comptent pour cela sur la collaboration de firmes locales (comme la Sofitex au Burkina…) de certaines organisations paysannes (comme l’UNPCB au Burkina…) et de gouvernants prêts à se lancer dans l’aventure pour des raisons mal connues tant les intérêts des pays pauvres divergent de ceux des multinationales dans ce domaine.
Au Burkina, sur ce sujet, nos gouvernants étaient tellement pressés qu’ils ont fait voter aux députés les décrets d’application avant la loi qui autorise la culture des semences génétiquement modifiées (coton Bt) !!! Les députés y ont-ils compris quelque chose ?
Alors oui, il est temps de se poser de sérieuses questions ; il est temps d’interpeller nos gouvernants :
Pourquoi nos dirigeants sont ils les seuls de la sous région à se précipiter sur les O.G.M. ?
(Alors que les pays voisins sont très prudents, que l’Europe se prépare à faire marche arrière et que les consommateurs européens refusent les OGM)
Pourquoi sont ils si pressés ? Y a t il d’autres enjeux que l’on ne nous dit pas ?
Pourquoi la SOFITEX et l’UNPCB imposent ils le coton Bt sans informer les paysans des enjeux et des risques à long terme ?
Pourquoi n’y a-t-il jamais de vrais débats avec les paysans avec le « pour » et le « contre », mais seulement des campagnes d’information à sens unique assorties de « cadeaux » bien ambigus.
Pourquoi n’évoque t on jamais les possibles problèmes de santé liés aux OGM ? Que fait on du principe de précaution ?
Pourquoi le gouvernement des Etats-Unis est il si lié à ces multinationales pour imposer son maïs OGM aux peuples qui ont faim ? Soit disant comme une aide ???
Pourquoi n’aborde t on jamais les problèmes de contamination de nos semences par les semences OGM ? Qui nous rendra nos semences « originales » si un jour il apparaît que tout est contaminé et peu rentable ? (Peut être les multinationales qui ont des réserves mondiales de semences originales… et qui reviendront nous les vendre très cher.
Pourquoi le problème de l’accaparement de nos ressources génétiques africaines, y compris celles du Burkina, n’est il jamais abordé ? Les multinationales sont elles déjà venu prendre des échantillons de tout ce qui est chez nous pour en breveter l’usage ?
Pourquoi les brevets sont ils si chers ? Et pourquoi refuse t on ainsi par ce moyen la possibilité pour les communautés traditionnelles de défendre leurs savoirs ? Pourquoi les multinationales OGM nous prennent elles nos savoirs pour revenir nous les vendre très chers ?
La propriété intellectuelle devient ainsi un véritable vol, une spoliation des peuples pauvres…
L’Union Africaine a une recommandation qui interdit de breveter le vivant. Pourquoi n’est elle pas appliquée ?
Et ne croyez surtout pas que je sois opposé à la recherche !
OUI à la recherche médicale, y compris génétique, mais en laboratoire !
OUI aux OGM en laboratoire pour l’étude et les progrès !
OUI à l’inventaire du patrimoine génétique africain, à sa sauvegarde et à la protection des savoirs traditionnels
NON aux cultures OGM en plein champs sans études de risques (santé, contamination,…) faites par d’autres que les seuls producteurs d’OGM.
NON aux brevets sur le vivant (déclaration de l’Union Africaine)
Mauvaise nouvelle : Un paysan de Kali (région de Hounde) s’est suicidé… devant l’état de son champ de coton, à cause des crédits qui s’accumulent et la peur d’être saisi par les gendarmes à cause de ses dettes (information reçue du SYNTAP, mais pas encore publiée dans les journaux !)
Père Jacques LACOUR -- BP 332 Koudougou
jacqueslacourbf@yahoo.fr
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