Qui osera encore parler des "bienfaits" de la colonisation? (août 2006)

Voilà ce que disait Jules Ferry à la tribune de l'assemblée nationale française il y a 120 ans.
Le débat ne date donc pas d'aujourd'hui!!!

Plaidoyer pour l’expansion coloniale

« Ce qui manque à notre grande industrie, ce qui lui manque de plus en plus, ce sont les débouchés… La concurrence, la loi de l’offre et de la demande, la liberté d’échange, l’influence des spéculations, tout cela rayonne dans un cercle qui s’étend jusqu’aux extrémités du monde.

Ce programme est lié à la politique coloniale… Il faut chercher des débouchés…

Il y a un second point que je dois aborder… C’est le côté humanitaire et civilisation de la question. Les races supérieures ont un droit, vis-à-vis des races inférieures. Je dis qu’il y a pour elles un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures.

Je dis que la politique coloniale de la France, la politique d’expansion coloniale… s’est inspirée d’une vérité sur laquelle il faut pourtant appeler votre attention : à savoir qu’une marine comme la nôtre ne peut pas se passer, sur la surface des mers, d’abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement…

Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, en se tenant à l’écart de toutes les combinaisons européennes, en regardant comme un piège, comme une aventure toute expansion vers l’Afrique … Vivre de cette sorte pour une grande nation, c’est abdiquer, c’est descendre du premier rang au troisième et même au quatrième… »

Jules FERRY (journal officiel, 1885) ; débats parlementaires : chambre des députés.