mercredi 3 septembre 2008

Grand Dieu, pourquoi partir ?

En réponse à ma lettre à Nicolas Sarkozy « Ils arriveront quand même… », voici un très beau texte qui vient d’être posté sur le forum du fasonet, le 19 avril 2007, un an après… J’ai demandé à l’auteure de le publier, le voici :

Ils arriveront quand même…

Grand Dieu, pourquoi partir ?

Jamais je ne laisserai mon si bon mil pour du blé, mon sumballa bien parfumé pour du caviar, le bon lait frais de ma vache pour du camembert, mon dolo au bon goût pour du champagne, ma belle viande de brousse pour du foie gras, ma sauce gombo pour des pizzas, mes beignets de gonhré pour des hamburgers, ma délicieuse bouillie de sorgho pour des crêpes bretonnes ;

Jamais au grand jamais je ne laisserai mon joli pagne durable des tisserands mossés pour le lycra ou le lin, ma belle maison faite de terre et de paille thermiques pour leurs grandes villas en béton, l’air et la ventilation naturels pour l’air conditionné de leurs climatiseurs ;

Grand Dieu, pourquoi partir ?

Jamais je ne laisserai mes sons de balafon et de tamtam pour une musique électronique diabolique, ma plantation et mon champ pour leur aide sociale, mes racines pour leurs ailes artificielles;

Grand Dieu, pourquoi condamner Sarkozy et comprendre Kadhafi, Bongo, Bagbo et autres;
la liberté ne se donne pas, elle s’arrache. Dieu nous a tout donné mais nous sommes tous aveugles.

Vous voulez la facilité, le confort, le luxe, les privilèges, le pouvoir économique, financier et politique, alors allez y, vous trouverez là-bas la drogue, le stress, l’argent sale, la prostitution, le crime, le mensonge, les maladies, la trahison, la haine, les dangers, l’humiliation

et ce jour là, il ne vous restera plus que vos regrets d’avoir abandonné vos terres, votre culture, vos frères, parents, amis et connaissances, regrets de votre quartier, votre ville, votre village, vos valeurs, vos repères.

Alors de grâce avant de partir, interrogez tous ces vieux immigrés, fonctionnaires expatriés, étudiants éternels, vieilles épouses de blancs, prostituées noires… sur leurs vies en Europe, sur le sentiment de vide, la mort sociale, le mal de fin de vie, leur grande soif de mon Afrique, ma belle Afrique, avec son beau soleil et ses belles valeurs d’amour, de respect, et de dignité;
alors vous voulez partir, allez y donc ; nous, nous sommes là et vos réussites sociales seront un jour vos démons.

19 avril 2007, par tiemtoré stella (sukab22@yahoo.fr)


Bien chère Tiemtore Stella
Quel beau message!
Une réponse positive comme on en attendrait souvent.
Mais hélas, tant de jeunes aujourd'hui -- et j'en suis témoin chaque jour --
souffrent de ne pouvoir trouver leur place dans cette société que vous décrivez si "bellement"!
Peut être aspirent ils à trop, peut être les vieux ne leur laissent ils pas assez de place,
peut être, que sais-je, sinon d'entendre leur douleur que je ne sais guérir.
Merci pour cette parole de confiance!
Jacques Lacour


Je suis heureuse de savoir que vous avez trouvé beau mon message
et je le serai encore plus si vous le mettez sur votre blog ;
peut-être atteindra-t-il d'autres jeunes africains et que certain y adhéreront.
Je porte ce message au plus profond de moi
et prie tous les jours le Seigneur
pour que la cécité quitte les coeurs de mes frères et soeurs d'Afrique.
Dieu vous bénisse pour toutes les oeuvres que vous faites pour l'humain. Amen


dimanche, 22 avril 2007 -

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