Droit dans les yeux: Questions aux futurs députés.
mardi 17 avril 2007.
Messieurs les candidats députés, quelles lois avez-vous l’intention de voter ?
J’ai entendu dire que voter les lois est votre premier travail. Si c’est vrai, quelles lois voterez-vous ?
Celles que vous dicteront les bailleurs de fonds internationaux ? Ou celles qui sont bonnes pour le pays ?
Celles que vous dicteront vos partis ? Ou celles qui respecteront votre conscience ?
Celles qui serviront la justice et la cohésion sociales ? Ou celles qui faciliteront l’enrichissement des plus riches ?
Celles qui permettront à tous les hommes de bonne volonté de se mettre au service du pays ? Ou celles qui se limiteront à l’engagement partisan ?
Celles qui protégeront nos agriculteurs (80% de notre population) ?
- Une bande tarifaire de 50% dans le TEC pour protéger nos produits sensibles de la concurrence déloyale du marché international.
- Une attribution prioritaire des terres à ceux qui les cultivent pour des baux à long terme.
- Une accentuation de la pression fiscale et une plus grande vigilance douanière sur les importations qui menacent nos productions.
Nous avons entendu des rumeurs de réinstauration d’impôts supprimés du temps de la Révolution (par tête, foncier, sur les vélos, etc.)
Vrai ou faux ?
Avez-vous l’intention de voter ces impôts qui risquent de réinstaurer les rackets et les injustices d’autrefois, en particulier sur les populations les plus pauvres... ?
(Quel est le sens, par exemple, des montagnes de vélos retenus par l’Administration devant les commissariats et les gendarmeries ? Avez-vous l’intention d’accentuer ces phénomènes ?)
Pour les lois, tâchez de faire mieux que vos prédécesseurs, et surtout de veiller à ce qu’elles soient appliquées... et que les dossiers aboutissent.
J’ai entendu dire qu’interpeller le gouvernement sur les grandes questions de la nation, c’est votre deuxième travail.
Oserez-vous interpeller les gouvernants sur la qualité de leur gouvernance ?
Leur demander des comptes sur leur gestion, surveiller la gestion des grands « fonds », veiller à l’impartialité de l’Etat et de la chose publique.
Faire taire les rumeurs fâcheuses de mal gouvernance et de mauvaise gestion, non en étouffant les affaires, mais au contraire en révélant les défauts pour les améliorer...
Non en enterrant les dossiers aux archives secrètes des commissions anticorruption et bonne gouvernance, mais en faisant la lumière pour que les choses avancent...
Pour la bonne gouvernance, tâchez de faire mieux que vos prédécesseurs, que le salaire substantiel que vous vous attribuez corresponde à un travail de vérité qui nous a semblé tarder à venir avec les sortants.
J’ai entendu dire que faire le lien entre les populations de nos régions et le pouvoir central, c’est votre troisième travail.
Oserez-vous porter à Ouaga les doléances de vos populations ?
Où résiderez-vous ? Près de ceux qui vous ont élus ou bien loin d’eux, dans la capitale pour y bénéficier de tous les avantages que vous leur refusez ?
Si les choses vont mal chez ceux qui vous ont élus, famine qui se profile, méningite qui tue, produits agricoles qui ne se vendent pas..., alerterez- vous les autorités compétentes pour trouver des solutions ? Vous sentirez- vous partie prenante de leurs malheurs... ou bien fuirez-vous à Ouaga ?
En tant que député, votre carnet d’adresses va s’étoffer : en ferez-vous profiter les populations qui vous ont élus pour qu’elles aussi puissent bénéficier de ce qui va améliorer leurs vies : routes, barrages, écoles, dispensaires ?
Ce sont là quelques pistes pour interpeller nos candidats députés avant les élections....
S’ils vous répondent "c’est le parti qui, c’est le parti que"... alors, prudence !
Père Jacques LACOUR ( jacqueslacoubf@yahoo.fr )
Le Pays
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