Sankara plus connu et apprécié à l’extérieur qu’au Faso
Oui, pourquoi Sankara est-il plus aimé à l’extérieur qu’à l’intérieur ?
Quatre années de révolution, de régime d’exception… et le rayonnement de son action a fait le tour de l’Afrique, le tour du monde.
Il est de ceux qui ont voulu rendre à l’Afrique et à ce pays sa dignité, sa liberté, sa fierté et son indépendance. Ses armes furent :
- la demande d’annulation de la dette,
- la prise en charge du développement des peuples par eux-mêmes,
- la mise en valeur des productions locales, seules capables de créer un marché intérieur solvable,
- la suppression de l’impôt perçu souvent de façon injuste en contrepartie de la contribution directe aux projets d’intérêt local,
- la relativisation des pouvoirs coutumiers abusifs,
- la lutte contre la corruption,
- la volonté de donner à la femme sa juste place,
- la mise au travail des fonctionnaires…
Voilà quelques motifs (mais il y en aurait bien d’autres) qui font de Sankara une figure audacieuse et fascinante.
Mais au quotidien, son régime s’est aliéné le peuple qu’il voulait persuader et conquérir :
- La "voyoucratie" des CDR (était-il nécessaire de frapper des gens ou d’abuser des filles ?)
- Le racket sur les loyers (Que sont devenues les sommes colossales ainsi collectées ?)
- Le non-respect des rythmes paysans (le temps des semailles ne convient pas pour construire les cités…)
- Les assassinats des soi- disant insurgés ou putschistes (ce fut un tournant !)
- Les contrôles routiers abusifs (14 arrêts entre Ouaga et Kaya, au pire de ce temps !)
- La "force" plus que la conviction
- L’idéologie extrémiste des Bamouni et Compagnie…
A la fin, les gens étaient "fatigués" du régime, même si beaucoup avaient conscience de la droiture de Sankara lui-même.
Quand il fut assassiné, un "ouf " de soulagement se mêlait à un regret de chantiers non terminés et qui furent abandonnés par le régime suivant :
- L’autorité abusive des chefs coutumiers sur les terres et sur les filles fut (et c’est grave) restaurée !
- L’unification des poids et mesures fut abandonnée au profit des commerçants véreux
- La lutte contre la mendicité des enfants ne fut plus à l’ordre du jour, et reste une honte !
- La lutte contre la corruption tombe dans les oubliettes, et devient même une arme du régime ; on dit même que la corruption est « une vague montante » dans notre société.
- Les fonctionnaires ont à nouveau perdu le sens de l’heure et de l’assiduité au travail.
Pendant 20 ans, tout a été fait au pays pour oublier ce temps qui a fait naître tant d’espérances en Afrique et chez les peuples opprimés dans le monde.
Depuis 20 ans, tout est fait pour éliminer toute trace de la révolution et de son fondateur qui ont fait si peur aux puissances néo coloniales et aux ordres établis.
Depuis 20 ans, tout est fait pour restaurer un ordre injuste qu’il a voulu combattre : trop d’asservissement, trop de pauvreté, trop de corruption, trop de passivité, trop de dépendance…
Voilà pourquoi sans doute, Sankara est plus apprécié au dehors qu’au-dedans !
Mais ceci n’est qu’une toute petite contribution par quelqu’un qui a vécu ce temps de la révolution dans le Burkina profond…
Puisse chacun apporter sa pierre au bilan de cette période qui appartient à notre histoire et que l’on n’a pas le droit d’effacer !
Oui, pourquoi Sankara est-il plus aimé à l’extérieur qu’à l’intérieur ?
Quatre années de révolution, de régime d’exception… et le rayonnement de son action a fait le tour de l’Afrique, le tour du monde.
Il est de ceux qui ont voulu rendre à l’Afrique et à ce pays sa dignité, sa liberté, sa fierté et son indépendance. Ses armes furent :
- la demande d’annulation de la dette,
- la prise en charge du développement des peuples par eux-mêmes,
- la mise en valeur des productions locales, seules capables de créer un marché intérieur solvable,
- la suppression de l’impôt perçu souvent de façon injuste en contrepartie de la contribution directe aux projets d’intérêt local,
- la relativisation des pouvoirs coutumiers abusifs,
- la lutte contre la corruption,
- la volonté de donner à la femme sa juste place,
- la mise au travail des fonctionnaires…
Voilà quelques motifs (mais il y en aurait bien d’autres) qui font de Sankara une figure audacieuse et fascinante.
Mais au quotidien, son régime s’est aliéné le peuple qu’il voulait persuader et conquérir :
- La "voyoucratie" des CDR (était-il nécessaire de frapper des gens ou d’abuser des filles ?)
- Le racket sur les loyers (Que sont devenues les sommes colossales ainsi collectées ?)
- Le non-respect des rythmes paysans (le temps des semailles ne convient pas pour construire les cités…)
- Les assassinats des soi- disant insurgés ou putschistes (ce fut un tournant !)
- Les contrôles routiers abusifs (14 arrêts entre Ouaga et Kaya, au pire de ce temps !)
- La "force" plus que la conviction
- L’idéologie extrémiste des Bamouni et Compagnie…
A la fin, les gens étaient "fatigués" du régime, même si beaucoup avaient conscience de la droiture de Sankara lui-même.
Quand il fut assassiné, un "ouf " de soulagement se mêlait à un regret de chantiers non terminés et qui furent abandonnés par le régime suivant :
- L’autorité abusive des chefs coutumiers sur les terres et sur les filles fut (et c’est grave) restaurée !
- L’unification des poids et mesures fut abandonnée au profit des commerçants véreux
- La lutte contre la mendicité des enfants ne fut plus à l’ordre du jour, et reste une honte !
- La lutte contre la corruption tombe dans les oubliettes, et devient même une arme du régime ; on dit même que la corruption est « une vague montante » dans notre société.
- Les fonctionnaires ont à nouveau perdu le sens de l’heure et de l’assiduité au travail.
Pendant 20 ans, tout a été fait au pays pour oublier ce temps qui a fait naître tant d’espérances en Afrique et chez les peuples opprimés dans le monde.
Depuis 20 ans, tout est fait pour éliminer toute trace de la révolution et de son fondateur qui ont fait si peur aux puissances néo coloniales et aux ordres établis.
Depuis 20 ans, tout est fait pour restaurer un ordre injuste qu’il a voulu combattre : trop d’asservissement, trop de pauvreté, trop de corruption, trop de passivité, trop de dépendance…
Voilà pourquoi sans doute, Sankara est plus apprécié au dehors qu’au-dedans !
Mais ceci n’est qu’une toute petite contribution par quelqu’un qui a vécu ce temps de la révolution dans le Burkina profond…
Puisse chacun apporter sa pierre au bilan de cette période qui appartient à notre histoire et que l’on n’a pas le droit d’effacer !
Père Jacques Lacour
jacqueslacourbf@yahoo.fr
jacqueslacourbf@yahoo.fr
(publié par le journal Le Pays dans la rubrique Droit dans les yeux)
jeudi, 27 septembre 2007 -
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